Synopsis

Fin des années 1960 à Catane (Sicile), deux frères assistent à la procession religieuse du premier novembre. Ils vivent avec leur mère veuve mais qui a une liaison avec un frère de son défunt mari. Celui-ci les amène à la maison de campagne de la famille, là Nino retrouve sa jeune cousine Giulietta devenue jeune femme. Giulietta n’est pas insensible aux charmes de Nino, Mais quand la tante Cettina débarque avec son mari Nino est subjugué par cette femme si différente de celles de sa famille. Belle et libre elle devient l’obsession de Nino…

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CRITIQUE

A peine a-t-il tourné « L’assoluto naturale » (1969) que Mauro Bolognini enchaîne avec « Ce merveilleux automne« .
Le film est une très libre adaptation d’un roman éponyme publié en 1967 et signé Ercole Patti écrivain dont l’œuvre est tourné essentiellement (il y a bien quelques exceptions) sur sa Sicile natale. Les scénaristes prennent quelques libertés avec le livre, comme la toute fin bien moins dramatique que dans le roman.

Le film décrit les mœurs d’une famille qui se réunit pour la Toussaint dans une masseria (belle propriété) à quelques kilomètres de Catane et dont l’Etna et ses fumerolles bouche l’horizon. La  famille de Nino est issue de la grande bourgeoisie sicilienne qui s’accommode de la religion (pour ce qui est du sexe) et de la mafia (pour ce qui est des affaires).
Mauro Bolognini filme les atermoiements sexuels d’un jeune post adolescent de dix sept ans. Il est fou amoureux de sa tante Cettina, femme mariée mais aux mœurs libres et (sans doute) consentis par son mari.

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Nino et son cousin savent pertinemment que rester au sein de cette famille est pour eux néfaste. Nino doit partir à Londres pour ses études et son cousin veut rester pour assister au spectacle de cette famille déliquescente. La fin du film sera tout autre. Et la fascination de Nino pour sa tante sera tellement obsessionnelle qu’il renoncera à son avenir afin de pouvoir toujours la côtoyer.

Mauro Bolognini qui rétrospectivement se trouvera insatisfait de son film, offrira à ses acteurs de beaux moments de grâce. Gina Lollobrigida (la tante Cettina) et le jeune Paolo Turco (Nino) de par le talent de leur réalisateur et leur interprétation irréprochable ne tombent pas dans le scabreux ou la vulgarité.

Mauro Bolognini se reprochera de n’avoir pas approfondi la relation entre le neveu et sa tante. Il est vrai qu’une fois l’acte sexuel consommé entre les deux, le film s’attarde plus sur le relation entre Cettina et le bras droit de son mari qui attise la jalousie du jeune Nino.

Comme il l’a toujours fait Mauro Bolognini, habille son film d’une superbe photographie, et de magnifiques costumes le tout dans des décors choisis avec un goût raffiné.

La musique signée Ennio Morricone est moins mélodique qu’elle ne le sera dans les opus suivants cf « Metello » (1970), « La grande bourgeoise » (« Fatti di gente perbene« ) (1974), « L’héritage » (« L’eredità Ferramonti« ) (1976). Elle est cependant tout à fait somptueuse. La chanson « Nuddu » interprétée en sicilien par Fausto Cigliano en est un exemple.


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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène finale qui certes est une invention par rapport au roman mais n’en n’est pas moins forte, Nino choisissant de sacrifier sa vie pour rester au plus près de sa tante, de telle façon que les conventions catholico-sicilienne ne soient pas heurtées.

L’ANECDOTE

Dans le film lors d’une scène l’on pourra remarquer que la musique ayant servi de générique pour le western de Sergio Corbucci « Le grand Silence » (« Il grande Silenzio« )(1968) est utilisée. D’ailleurs le Lp (disque vinyle) puis le cd seront vendus avec les deux colonne sonore sur le même support.

NOTE : 14/20

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1 Comments

  1. Yvon 16 janvier 2023

    I adore this movie, Gina is beautiful !