Genre cinématographique typiquement italien. Ce terme s’emploie pour des films policiers ou des thrillers qui incluent des scènes d’horreur et d’érotisme et furent produits entre les années 1960 jusqu’aux années 1980.

Le nom est emprunté d’une collection littéraire de polar ayant une couverture jaune (copertura gialla).

Les meurtres dans ce genre de films se font à l’arme blanche et sont l’œuvre d’un tueur en série. Le détective est parfois un flic professionnel mais plus souvent c’est un amateur impliqué malgré lui dans l’enquête.
Les scènes de meurtres sont volontiers sanguinolentes, voir grand-guignolesque quand le genre commence à s’épuiser. Elles sont la plupart du temps filmées en caméra subjective, c’est à dire comme si le spectateur commettait lui-même le crime. Ainsi la terreur de la victime est souvent filmée en gros plan et la violence de la mort avec les giclées de sang qui vont avec, impressionnent d’autant plus.

Les victimes sont des femmes sublimes très « sexuelles ». Elles sont aussi souvent dénudées lors de leur assassinat. Ce qui fait écho à la révolution sexuelle que vit l’Italie, où les femmes s’émancipent, et où la pornographie commence à déferler dans les salles.

Les grands giallii se remarquent par un traitement de l’image exceptionnelle des couleurs très vives et contrastées. Ces films sont volontiers accompagnés d’une musique soit très enfantine (berceuse ou comptine) ou des airs dissonants et influencé de jazz mais obsessifs ou lancinants.

Les plus grands films de ce genre particulier sont: « La fille qui en savait trop » de Mario Bava considéré comme le premier du genre.

Le triptyque de Dario Argento « L’oiseau au plumage de cristal« , « Le chat à neuf queues« , et « Quatre mouches de velours gris » qui assoient le genre, et amènera d’autres auteurs à s’inspirer de titre « zoologiques » tels « La tarantule au ventre noir » de Paolo Cavara, « Un papillon aux ailes ensanglantées » de Duccio Tessari, « Un lézard à la peau de femme » de Lucio Fulci, « Journée noire pour un bélier » de Luigi Bazzoni …

Un réalisateur comme Tonino Valerii reconnu pour ses westerns italiens s’est aussi essayé avec bonheur dans ce genre notamment avec le très réussi « Folie meurtrière« .

Le genre est mort au début des années 1980 dans une surenchère de sexe et de violence. Né en 1963 le genre a connu une quinzaine d’années de production intensives en Italie. Depuis, le genre tente bien de ressurgir d’autant qu’aux Etats-Unis, la production de films du genre slasher (genre assez similaire), a repris depuis 1996 et le succès du film « Scream » de Wes Craven. Dix ans auparavant, « Les griffes de la nuit » du même lançait le sous-genre américain.
Mais en Europe la mayonnaise a vraiment du mal à reprendre malgré la persévérance de Lamberto  Bava (fils de Mario Bava) et du vétéran Dario Argento qui continuent de creuser le sillon du genre. « Ténèbres » (1982), « Phénoména » (1985), « Trauma » (1993), « Giallo » (2009)…

Parmi les plus grands musiciens du genre vient en première ligne Ennio Morricone insatiable auteur du genre qui fait parfois appel à son groupe « Nuova Consonanza » dans lequel il est trompettiste. Il utilise tous les codes musicaux du genre. En passant de la berceuse (ninna nanna en italien) aux rythmes syncopés à l’orgue Hammond et au jazz assonant.

Mais d’autres auteurs se sont aussi faits une place au soleil dans ce genre: Bruno Nicolai disciple de Ennio Morricone jusqu’à une fâcherie entre les deux hommes.

Le groupe musical Goblin a aussi été très sollicité notamment par Dario Argento pour ce genre de musique de film.

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