Synopsis

France 1947, Jules est un berger des hauts plateaux de Provence. La vie y est dure et miséreuse. Quand Jules a besoin de compagnie, il met une lampe à pétrole sur le rebord de la fenêtre et sa voisine Fine, jeune veuve, qui est à un kilomètre vient passer la nuit avec lui. Lui ne veut que de la compagnie à bon compte. Elle voudrait se remarier avec Jules. Un jour alors qu’il fait paître ses bêtes sur le versant d’une colline tout en inspectant ses collègues à la longue vue et disant d’eux pis que pendre, il perd son troupeau. En le recherchant, il tombe sur une énorme ogive. La peur au ventre il décide de la faire sauter à coup de chevrotine. Mais l’ogive percée en son bout n’explose pas. Et c’est une énorme liasse de billets de 5000 francs qui lui tombe dessus. Le voici riche comme Crésus…

CRITIQUE

Depuis le début des années 1940 le cinéma taraude l’écrivain.

Il voit son collègue et ami-ennemi (selon les circonstances), Marcel Pagnol, maîtriser l’outil cinématographique (il adaptera des romans de Jean Giono pour le cinéma) et il aimerait en faire autant. Mais pas dans la même optique. Jean Giono voudrait utiliser le cinéma comme vecteur de poésie. Il s’essaiera à divers courts métrages mettant en valeur sa contrée de Manosque et ses alentours sauvages, arides et venteux.

Nous retrouvons cette fascination pour les paysages dans ce film, ce qui le distingue du cinéma de Pagnol toujours au plus prés des personnages et des dialogues. Les plans larges sont légions et souligne la dureté de la vie sur les hauts plateaux.

Le film contient de savoureuses scènes de dialogues et de situations. Il peut manquer parfois un peu de liant dans le film. Certaines ellipses sont un peu brutales, mais le film est tellement réjouissant que l’on passe vite sur ces défauts.

Jean Giono fait la part belle à un Fernandel de génie à la fois naïf sur l’idée de la fortune, et dur, voire vengeur vis-à-vis de ses voisins avec lequel il entretient de très mauvaises relations.
Mais à côté de Fernandel les seconds couteaux ne sont pas piqués des vers et Sylvie, Rellys, Paul Préboist ou Marcelle Ranson-Hervé ont du répondant face à la star comique du cinéma français de l’époque.

La musique de Joseph Kosma basée sur un sifflement humain sans instrument de musique derrière souligne l’aridité du pays et la misère commune.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Jules se rend à l’école car il n’a pas la moindre idée de comment écrire en chiffre la fortune qui vient de lui tomber dessus. Devant deux gamins rigolards, il prend une leçon avec son ancienne institutrice, qui tire la grive par la fenêtre de la classe et finit par lui dire qu’avec une telle masse d’argent il éclate… A moins qu’il ne se rende à une banque où ils ont des soupapes de sûreté qui sifflent!

L’ANECDOTE

Jean Giono réalise son premier film de cinéma et son dernier.

NOTE : 15/20

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