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Synopsis

Chinatown, New York années 1980,  le capitaine Stanley White est nommé à la tête de la police sur Chinatown. Au même moment Joey Taï prend le pouvoir sur le quartier par la violence contre la mafia italienne et contre ses propres parrains. Stanley White, le jour de sa nomination s’introduit dans le bureau de Joey Taï où une réunion des chefs de la triade a lieu. Il leur déclare la guerre ouvertement. Ses supérieurs qui avaient fait des arrangements avec la mafia chinoise voient d’un très mauvais œil l’acharnement de White à vouloir « américaniser » les chinois par la force. Mais un massacre dans un restaurant change la donne et des moyens illimités sont donnés à White pour faire le ménage dans Chinatown…

CRITIQUE

Après le cinglant échec de son précédent film, le western ambitieux, mégalo et incompris « Les portes du paradis » (« Heaven’s gate« ) (1980), Michael Cimino se retrouve au trente sixième dessous.

Il est accusé d’avoir sali l’image de l’Amérique avec son film et d’avoir coulé le studio United Artist.
Dino de Laurentiis le sort du purgatoire plus de 4 ans après pour une adaptation d’un roman de Robert Daley.

Michael Cimino fait appel à Oliver Stone. Ce dernier a besoin d’un succès en tant que scénariste pour éblouir Dino de Laurentiis, afin qu’il produise son propre film « Platoon« .

Oliver Stone et Michael Cimino adaptent donc le roman homonyme de Robert Daley. Michael Cimino n’aime pas du tout le roman de Daley mais il n’a pas le choix s’il veut pouvoir envisager un futur à Hollywood.
Le scénario est superbe et rappelle à sans cesse « Voyage au bout de l’enfer » (« The deer hunter« ) (1978). Le personnage de Stanley White pourrait être le prolongement de celui de Michael (Robert De Niro) dans « Voyage au bout de l’enfer » D’ailleurs le personnage incarné par Mickey Rourke porte le treillis et mène une guerre qu’il veut gagner seul et contre sa hiérarchie.
Nous avons ici une parabole sur la guerre du Vietnam « perdue par la faute à la hiérarchie de Washington et aux médias ».

Cette histoire de deux jeunes loups (l’un flic, l’autre mafieux) arrogants et antagonistes qui se font détester de leur entourage mais dont l’un devra céder face à l’autre, nous tient en haleine pendant un peu plus de deux heures.
Chacun possède son « american way of life », son rêve américain.
Stanley White veut que les communautés s’intégrent à l’Amérique et se soumettent à la loi pour que l’Amérique soit une vraie nation.
Joey Tai veut faire prospérer ses trafics illicites par tous les moyens même criminels pour asseoir fortune et pouvoir sur Chinatown.

Aux Etats-Unis les critiques qui ont largement confondu personnages et auteurs ont taxé le film de racisme anti-chinois.
C’est une erreur!
Certes le personnage de White est raciste mais son message n’est pas approuvé par le réalisateur. Stanley White (polonais qui s’est américanisé en changeant son nom et en s’engageant dans la guerre du Vietnam) est en quête perpétuelle d’une Amérique rêvée, fantasmée.
Impossible à atteindre.
Stanley White y perdra beaucoup. Comme le capitaine Achab poursuivant Moby Dick.
Le vétéran du Vietnam Stanley White poursuit sa guerre sur le sol de Manhattan quitte à confondre communauté chinoise et le Vietcong.

Bonne musique plus qu’illustrative de David Mansfield compositeur attitré du réalisateur dans les années 1980.

Chaque scène est somptueusement mise en scène dans des décors magnifiques signés Wolf Kroeger qui reconstitue New York à Los Angeles. La richesse des images renvoie à celle des thématiques du film.

Michael Cimino a la grâce des grands réalisateurs, ses scènes sont toutes plus somptueuses et marquantes les unes aux autres.

Quant à Mickey Rourke il est dans le meilleur rôle de sa carrière chaotique. Il incarne un flic qui ne cherche pas la justice, mais sa justice et sème le chaos en bousculant ses supérieurs et un équilibre des forces dans Chinatown par la corruption. Ce qui rappelle les grands films sur la justice de Sidney Lumet, et sa thématique sur la « corruption acceptable ».

Bonne musique plus qu’illustrative de David Mansfield compositeur attitré du réalisateur dans les années 1980.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’attaque fulgurante du restaurant de Chinatown. Michael Cimino voulait une scène de violence spectaculaire et mémorable. Il y parvient.

L’ANECDOTE

Film hué aux Etats-Unis (nominations multiples aux razzies awards) et très bien accueilli (par le public) en France et en Europe en général. Cependant les critiques lui tombent dessus à bras raccourci et l’accusent de tous les maux de la terre et leur contraire (racisme, marxisme, violence gratuite, anti américanisme).

NOTE : 16/20

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