Synopsis

Dino est un chanteur et humoriste de charme (beaucoup de charme) à succès. Il achève une série de représentations à Las Vegas et fuit la ville avant que toutes ses conquêtes ne lui tombent dessus. Direction Los Angeles où il doit faire une télévision. Mais sur la route un accident survenu l’oblige à faire un détour par Climax (Nevada), petite bourgade dans laquelle un professeur de piano Orville J. Spooner compose des chansons et le pompiste et mécanicien Barney Milsap écrit les paroles…

CRITIQUE

Ce qu’il y a de fantastique avec Billy Wilder associé à I.A.L. Diamond c’est que l’on est jamais déçu! Et « Embrasse-moi idiot » confirme la règle.

C’est de nouveau une comédie qui fonctionne avec un certain raffinement et une grande élégance. Même pour un sujet assez scabreux comme celui-ci où un homme vire sa femme du foyer pour éviter que le fameux Dino y touche. Et y faire entrer une prostituée pensant ainsi que l’honneur serait sauf.
Hélas le moule de ces films a été cassé et de nos jours aux Etats-Unis la comédie rime généralement avec ânerie. Si ce n’est vulgarité et vacuité.

Le scénario est limpide et fluide. Les dialogues sont énormément travaillés et les répliques font mouche à coup sûr. Billy Wilder maîtrise sa caméra et met en valeur ses acteurs dans un noir et blanc magnifique. Le film a du rythme et pourtant il dure quasiment deux heures.

La grande réussite du film est de mettre la femme au centre du film qu’elle soit femme au foyer ou prostituée, c’est une femme avec ses désirs romanesques, ses envies de respectabilité, et son bon sens face à l’homme coureur ou jaloux, méthodique ou brouillon. Et c’est ainsi dans la plupart des films de Billy Wilder. Point n’est besoin de chercher la femme elle est toujours présente et représentée de façon magnifique.

Les deux actrices Kim Novak et Felicia Farr sont sublimes. Et si Dean Martin joue les bellâtres comme il l’a souvent fait notamment avec son ex comparse Jerry Lewis, ici il est pris à revers par les scénaristes et se retrouve en contre emploi.
Ray Walston dégage une capacité rare de passer de la comédie à la tendresse ou à la détresse en un clin d’œil. Car le résultat heureux du film est aussi un choix intelligent du casting.

C’est le français Alexandre Trauner qui fait la décoration du film comme souvent chez Billy Wilder.

André Previn accommode Beethoven avec humour.

Le film fut montré du doigt par « La ligue pour la vertu » (représentante de l’église catholique et romaine) qui a contraint le film à se présenter en salles sous le subterfuge d’une société de distribution de films importés.
Billy Wilder s’est étonné de cela alors qu’il considérait avoir tourné un film à la morale bourgeoise.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La grande scène de jalousie de Orville au début du film alors qu’il donne un cours de piano à un jeune adolescent. Magnifique passage souligné par une musique qui fait appel au tréfonds de l’âme humaine avec des cordes de violoncelles et de contrebasses qui s’agitent.

L’ANECDOTE

Ray Walston ne fut pas le premier choix de Billy Wilder. Il avait opté tout d’abord pour Jack Lemmon son acteur fétiche, mais celui-ci pris sur d’autres engagements dut passer la main. Puis ce fut au tour de Peter Sellers en proie à de graves problèmes cardiaques.  C’est donc à Ray Walston qu’échoit le rôle.
De même le rôle de « Polly the pistol » la prostituée avait été prévu pour Marilyn Monroe. Mais à la mort de celle-ci Billy Wilder demande à sa rivale Jane Mansfield qui ne peut pas, étant enceinte. C’est donc Kim Novak qui accepte le rôle.

NOTE : 16/20

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