Synopsis

Années 1960, Sicile, province de Palerme dans la campagne, au petit matin Salvatore Colasberna est assassiné à coup de fusil de chasse dans son camion qui transporte des sacs de ciment. Les carabiniers arrivent sur place et remarquent une maison dans les hauteurs d’où il est fort possible que les habitants aient vu l’assassinat. Il s’agit du couple Nicolosi. Rosa la femme dit ne rien avoir vu et que son mari est parti elle ne sait pas où. Pendant ce temps la mafia avec à sa tête Don Mariano monte une conjuration de faux témoignage pour faire passer le crime de Colasberna pour un crime d’honneur de la part de Nicolosi. Celui-ci aurait tout simplement tué l’amant de sa femme et aurait pris le maquis. mais le capitaine Bellodi ne mord pas dans ces salades…

CRITIQUE

Damiano Damiani (1922-2013) filme son premier long métrage ayant pour thème la mafia.

Ce sujet deviendra un de ses sujets de prédilections. Il adapte avec son scénariste Ugo Pirro (un des meilleurs scénariste italiens) un roman du grand écrivain anti mafieux Leonardo Sascia qui a inspiré bien d’autres films.

Nous sommes loin de la mafia romantique vue par Francis Ford Coppola dans « Le parrain » (« The godfather« ) (1972). Ici elle est montrée mesquine, néfaste, composée d’hommes dits d’honneurs qui n’en n’ont pas une once. Une organisation criminelle qui fait régner une terreur sans nom, et qui a des appuis dans les palais de Palerme et de Rome, composée de petites frappes et de paysans parvenus.

Dans ce film Damiano Damiani montre combien il est difficile pour un carabinier de monter un dossier face à une loi du silence, et des singes savants venus faire un numéro de menteurs pour multiplier les fausses pistes. Il ne faut donc pas s’étonner si en cette fin des années 1960, l’auteur et le réalisateur soient assez pessimiste quant à l’éradication de cette gangrène sociale.

Franco Nero est très bon en carabinier débarqué de Parme qui pense pouvoir résoudre une affaire somme toute assez simple.

Claudia Cardinale est magnifique en femme ballottée entre la mafia et sa loi du silence (l’omerta) et son désir de retrouver son mari persuadée que seuls les carabiniers en seront capables.
Mais la palme revient au méconnu Gianni Pallavicino mémorable carabinier sicilien dans ce film.

La musique de Giovanni Fusco ne restera pas dans les annales de la musique ayant illustré un film sur la mafia.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Rosa Nicolosi débarque au beau milieu d’un repas mafieux. Tous y vont de leur petit couplet entre soutien et menaces afin qu’elle reste discrète durant l’enquête des carabiniers. C’est ainsi qu’elle comprend qu’elle ne reverra jamais son mari assassiné le jour même du meurtre de Colasberna en tant que témoin gênant.

L’ANECDOTE

rueducine.com-davide-di-donatelloClaudia Cardinale reçoit pour son interprétation un David di Donatello.

NOTE : 14/20

Video & Photo

15 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *