Synopsis

Un jeune homme de 18 ans issu des quartiers pauvres est jugé pour l’assassinat à coup de couteau. La plaidoirie de l’avocat achevée, les 12 jurés sont priés de quitter la salle d’audience pour délibérer dans une salle. Il fait une chaleur terrible, et la ventilation ne fonctionne pas, certains jurés sont plutôt pressés d’en finir à cause d’un match, d’autres ont leur travail qui les attend, il ne faut pas que la réunion s’éternise. L’affaire est entendue. Les 12 hommes vont voter et l’issue du scrutin ne fait aucun doute le gamin va être condamné. Mais voila, lors du vote le juré n°8 a un doute et vote non coupable. Pas d’unanimité, donc pas de condamnation. Les 11 jurés vont tenter de comprendre les motivations de ce vote…

CRITIQUE

Comme je l’écrivais dans une chronique précédente Sidney Lumet n’est jamais meilleur que sur les sujets touchant les institutions policières et judiciaires.

Avec son premier long métrage il lance cette règle d’or.
« 12 hommes en colère » est un grand film sur l’institution judiciaire. Il s’appuie sur la pièce de théâtre de Reginald Rose qui était déjà solide sur le plan dramatique.
Ecrit sous forme de huis clos (au théâtre unité de lieu), la pièce montrait du doigt forces et faiblesses du système de jury populaire pour condamner une personne à la peine capitale.

Chaque juré ayant préjugés et idées toutes faites, malgré le fait qu’un sévère tri soit fait pendant l’avant procès. La pièce aussi offrait un argumentaire pour chaque juré assez développé, leur donnant latitude de douter ou conserver ses opinions selon les avis des uns ou des autres ou de changer d’avis au cours de la réunion. Donc un matériel solide.

Sidney Lumet montre par ce film qu’il faut faire confiance à l’homme qui réfléchit. L’homme qui pose les questions. L’homme qui s’interroge sur les faits. Et qui par sa réflexion mais aussi par une intelligence « politique » parvient à introduire le doute parmi l’assemblée.

Sidney Lumet filme avec une grande précision, resserrant de plus en plus ses cadrages et tendant vers la contre plongée sur la fin du film. L’impression d’étouffement due d’une par la chaleur et par le fait que ces 12 hommes soient enfermés dans une pièce somme toute de taille modeste, est donc accrue par les prises de vue du réalisateur.

La bande originale est quasiment inexistante si ce n’est aux génériques de début et de fin.

Henry Fonda a à mon avis un peu trop le beau rôle, mais les 12 acteurs sont tous très bons et l’on finit par vraiment être emporté par ce grand débat sur la vie d’un jeune homme et son futur incertain.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le premier vote à main levée qui sauve d’une voix la vie du prévenu.

L’ANECDOTE

Henry Fonda est co-producteur du film et confie à Sidney Lumet jeune réalisateur de la télévision ce film. Début d’une grande carrière cinématographique.

NOTE : 17/20

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