Synopsis

Rome années 1970, Amadeo a en tête de parler au Pape. Il profite d’une visite de groupe pour tenter de s’introduire auprès du souverain pontife. mais la garde suisse veille et le chef de la police vaticane le fait arrêter. Durant l’interrogatoire, Amadeo refuse de divulguer ce qu’il compte dire au Pape. Il laisse juste sous entendre que c’est important pour lui mais aussi pour le Pape. Le chef de la police lui signifie qu’il ne peut prétendre voir le Pape ainsi. il lui faut passer par la voie hiérarchique…

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CRITIQUE

Inutile de dire que Marco Ferreri a tourné une fois de plus un film qui sort des sentiers battus.
C’est sa marque de fabrique.

Ici il propose un essai cinématographique sur le pouvoir (plus que sur la religion). Il décortique notamment de quelle façon le pouvoir est confisqué par quelques hommes qui ont intégré « une élite » et qui jalousement en détourne quiconque tenterait de s’en approcher.

Pour cela il est nécessaire d’avoir des pare-feux comme une police zélée. Et un petit groupe d’hommes qui se partagent ce pouvoir et préservent l’oligarchie de toute intrusion inopportune.

Marco Ferreri ne s’en prend même pas au pape qui peut être ici vu comme une marionnette entre les mains de ces oligarques en soutane. Les Papes passent mais le pouvoir est maintenu par ces hommes qui hantent les bureaux et cabinets des palais autour de la place Saint Pierre. Et personne ne peut le troubler, le mettre en cause.

Chacun joue son rôle dans ce système clos, le flic donc, la prostituée, l’aristocrate, le théologue rénovateur et le collaborateur laborieux.

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Ainsi la destinée du jeune Amadeo à Rome sera de se heurter à des services de sécurité, à des prélats étranges, à des portes fermées et à des murs. Certes il connaîtra l’amour de Aiche la belle prostituée qui travaille pour les services du Vatican, mais l’enfer kafkaïen que lui oppose le Vatican finira par le vaincre et de la plus irrémédiable des façons.

Le film peut s’avérer un peu long pour le spectateur contemporain. Mais dans les années 1970 le rythme cinématographique n’avait pas grand chose à voir avec celui de ces années 2000 plus que trépidantes.

Étrange choix pour Marco Ferreri d’avoir choisi le milanais, cardiologue éminent, et chanteur-compositeur mais aussi comique Enzo Jannaci (1935-2013) pour ce rôle dramatique. L’acteur promène son physique dégingandé et semble un peu en dehors du film. Il est pourtant de quasi tous les plans.

Marco Ferreri fait appel à des fidèles : Ugo Tognazzi, Michel Piccoli, Alain Cuny qui donnent de l’ossature au film. La beauté de Claudia Cardinale permet de faire passer la pilule dramatique.
Quant à la musique de Teo Usuelli elle est simplement géniale. En accord parfait avec le film.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène finale où le cadavre de Amadeo à peine refroidi voici qu’un jeune homme se présente au Vatican : Il veut parler au Pape! Une façon de faire passer le nihilisme du film.

L’ANECDOTE

Ce film marque le tournant nihiliste de Marco Ferreri (1928-1997). Ces deux films suivants « Liza » (« La cagna« ) (1972) et « La grande bouffe » (« La grande abbuffata« ) (1973) en seront les plus représentatifs. Ce sera aussi la période la plus faste pour Marco Ferreri et son cinéma.

NOTE : 14/20

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