BOIRE ET DÉBOIRES
- Bruce Willis, George Coe, Graham Stark, John Larroquette, Kim Basinger, Mark Blum, Phil Hartman, William Daniels
- Blake Edwards
- Comédie
- 1987
- Blind date
- USA
- Dale Launer
- Henry Mancini
Synopsis
Los Angeles années 1980, Walter Davis est un jeune cadre qui s’investit complètement dans son entreprise au détriment de sa vie sentimentale qui est au point mort. Mais il ne sait pas se mettre en valeur sur le plan vestimentaire ni sur le plan professionnel contrairement à son collègue Denny qui accumule les conquêtes, porte des costards de marque et arrive à être apprécié par sa hiérarchie alors qu’il n’en fout pas une rame. Un important contrat avec un industriel japonais est sur le point d’être signé. Un dîner est organisé par la direction dans un restaurant chic pour sceller le joint-venture. Mais il faut que les invités arrivent avec leur moitié. Walter demande à son beau-frère Ted s’il ne connait pas une fille qui voudrait bien sortir avec lui le temps de la soirée. Ted lui propose une fille Nadia qui vient d’arriver à L.A. mais lui dit-il, »il ne faut pas qu’elle boive d’alcool sinon elle devient une tigresse« …
CRITIQUE
Cas assez rare Blake Edwards n’a pas touché au scénario écrit par Dale Launer (qui n’a guère fait d’étincelles avec ses scripts) ou si peu que cela ne valait pas la peine que son nom fut inscrit comme scénariste au générique.
Est-ce pour cela que nous avons là un petit film de Blake Edwards?
Si certaines scènes sont réussies, l’ensemble est empreint de balourdise et d’un bout à bout de scènes mal reliées les unes aux autres. Sans parler d’une grosse scène de remplissage avec le guitariste Stanley Jordan.
Blake Edwards qui a perdu son alter ego Peter Sellers a aussi perdu en partie son savoir faire. Son dernier grand film étant « Victor/Victoria » (1982).
Si le dernier quart d’heure est un peu supérieur au reste du film, il n’en reste pas moins que c’est assez laborieux. L’humour y est moins subtil, et il n’y a pas de climax dans l’accumulation de désastres promis. On sent le réalisateur inhibé par son sujet, n’allant pas au bout des choses. Et c’est peut-être là que manque la patte Blake Edwards : dans l’écriture d’un script un peu plus jusqu’au-boutiste dans la folie et la destruction.
Graham Stark second rôle attaché aux films de la « Panthère rose » signés Blake Edwards fait une belle apparition dans le dernier quart d’heure, accentuant le regret de n’avoir pas ici un film aussi percutant que les meilleurs films de cette saga.
Kim Basinger ne s’en sort pas si mal dans la comédie imprimant un bon timing à son jeu. Jusqu’à présent elle était plutôt un faire valoir féminin.
La musique de Henry Mancini n’est pas devenu un standard ce qui est rare dans un film de Blake Edwards. Il faut dire qu’elle ne brille guère.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Chez le juge Bedford, la nuit est agitée. Walter Davis cherche à s’introduire dans les lieux, David Bedford (le rejeton du juge) cherche à s’introduire chez Nadia, le chien aboie et le juge et sa femme ne peuvent fermer l’œil, et somment Jordan leur majordome de faire cesser ce vacarme. Cela ressemble un peu à l’ouverture du chef d’oeuvre « Quand l’inspecteur s’emmêle » (1964). Mais si cette dernière était sensationnelle de timing, ici c’est à nouveau poussif et guère inventif.
L’ANECDOTE
C’est tout d’abord le couple Madonna – Sean Penn qui devait interpréter Nadia et Walter. Mais au final le studio préfère Bruce Willis qui cartonne dans une série télévisée de comédie policière depuis 1985 « Clair de lune » (« Moonlightning »).