Synopsis

Rome, années 2000, Bruno Bonomo est un producteur de série z qui a toujours combattu le cinéma intellectuel. Mais il est ruiné et sa vie familiale est désastreuse : le divorce dont il recule l’échéance semble inéluctable. Il veut rebondir avec la production d’un nouveau film « Le retour de Christophe Colomb« . Mais lors d’une rétrospective de sa production, Teresa une jeune femme lui remet un scénario ayant pour titre « Le caïman« . Il le lit en diagonale et s’enthousiasme pour cette histoire contemporaine et typiquement italienne sur un homme qui veut construire une ville nouvelle et achète un club de football et lance une télévision concurrente de la RAI, mais dont on ignore la provenance de sa fortune et qui a des prête-nom à la tête de ses sociétés. Jusqu’à ce que la jeune réalisatrice lui dise qu’il s’agit de Silvio Berlusconi…

CRITIQUE 

Comment aborder le personnage de Silvio Berlusconi?

Les italiens savent tout de lui. Sa fortune douteuse, son entrée en politique pour éviter les procès, sa mainmise sur les médias, sa personnalité sulfureuse, ses chirurgies esthétiques et sa sexualité entreprenante. Alors comment faire un film original sur ce « cavaliere » qui depuis plus de vingt ans représente une Italie de pacotille, « una italietta » comme il est question dans le film?

Nanni Moretti utilise le biais du film dans le film. Et d’un producteur financièrement aux abois plongé dans un divorce qu’il se refuse à affronter. Il semblerait que cet homme soit pour le réalisateur, la représentation de l’italien: pas très fier de son premier ministre mais qui s’en accommode et au besoin vote pour lui, et prolonge le pays dans une sorte d’anesthésie rampante.

Silvio Orlando est remarquable dans le rôle de cet homme un peu veule mais qui d’un coup veut imposer la réalisation de ce film. Peut-être plus pour redorer son blason auprès de sa progéniture que par idéologie.

Cependant Nanni Moretti a-t-il réussi son pari? Je dirais pas vraiment.
Certes les passages qui parlent de Silvio Berlusconi sont incisifs et frappent fort. Mais à mon goût ils sont trop rares.
Le film se perd un peu dans l’histoire de ce producteur et sa famille en déliquescence. La fin du film et l’interprétation de Nanni Moretti dans le rôle de Silvio Berlusconi fait tout de même très forte impression et froid dans le dos.

Bonne musique de Franco Piersanti.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Les premières images sur Silvio Berlusconi qui se retrouve avec une fortune occulte littéralement tombé du ciel est un grand moment de comédie.

L’ANECDOTE

Le film se couvre de gloire et reçoit 6 Davide di Donatello : rueducine.com-davide-di-donatelloMeilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleurs producteurs, meilleur son, meilleure musique.

NOTE : 14/20

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