Synopsis

Paris, années 1990, Victor est un tueur à gages efficace, et grassement payé. Lors d’un contrat il se trouve dans l’appartement de sa victime nez à nez avec Antoine un jeune coursier. Victor décide de l’épargner (ce n’est pas dans ses habitudes) et de le former au métier, avec salaire et couverture sociale. Victor a pour principe de ne jamais rencontrer ses commanditaires. Il reçoit ses ordres dans les cabines de téléphone. Pour son prochain contrat il doit effacer Renée une jeune kleptomane qui fait aussi dans l’arnaque. Elle vient de vendre un faux Rembrandt pour le prix d’un vrai. Colère du corse mafieux victime du larcin…

CRITIQUE

Premier long métrage d’un réalisateur et scénariste parmi les plus doués pour la comédie.

Et « Cible émouvante » en est un parfait exemple.
Bien sûr le spectateur peut trouver de-ci de-là des petites erreurs de jeunesse, notamment une petite longueur après l’arrivée du trio dans la maison de Victor. Une apparition miraculeuse de la mère de Victor à la toute fin du film qui surprend aussi son spectateur.
Cependant le film est original et notamment par sa tonalité plutôt anglo-saxonne avec un humour noir très prononcé et frisant l’absurde. La comédie a plutôt un joli rythme.

Et outre l’écriture réussie du film, qui il faut le dire, est le socle de la comédie, la cerise sur le gâteau c’est la distribution des rôles.
A tout seigneur tout honneur, Jean Rochefort fait profit de son physique de gentleman pour interpréter à merveille un tueur à gages vieillissant et écrasé par une mère tout aussi indigne que son rejeton, qui voit le socle de ses certitudes se dérober sous lui depuis qu’il a rencontré Antoine et la fantasque Renée.
Marie Trintignant comme à chaque fois que je la vois me fait regretter sa disparition prématurée et me fait perdre ma capacité à pardonner son assassin. C’était un diamant brut que chaque réalisateur pouvait transformer en joyau parfait. Pierre Salvadori n’y manque pas. Marie Trintignant fait des étincelles et nous éblouit de tout son talent en voleuse compulsive et toute de charme.
Enfin Guillaume Depardieu lui aussi mort prématurément, en apprenti tueur à gage un peu naïf est d’une belle justesse.

La musique tango de Philippe Eidel avec son rythme chaloupé donne bien de l’allure à cette superbe comédie.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Scène d’ouverture, Victor élégamment vêtu et ânonnant des leçons de verbes anglais entre dans un immeuble cossu… un homme chute par une fenêtre, et s’écrase au sol… puis sort Victor, toujours dans ses conjugaisons britanniques.

L’ANECDOTE

Le film est repris en 2010 aux Etats-Unis sous le titre de « Wild Target » le scénario est américanisé par Lucinda Coxon et réalisé par Jonathan Lynn. Film passé assez inaperçu.

NOTE : 14/20

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