CINQ CARTES A ABATTRE
- Dean Martin, Inger Stevens, John Anderson, Katherine Justice, Robert Mitchum, Roddy McDowall, Yaphet Kotto
- Henry Hathaway
- Western
- 1968
- Five card studs
- USA
- Marguerite Roberts
- Maurice Jarre
Synopsis
Années 1880, dans la petite ville de Ricon Colorado alors en pleine ruée vers l’or, une nuit alors que le saloon est fermé au public, se déroule une partie de poker à 7 joueurs. Tandis que Van Morgan s’absente, un joueur est surpris par les autres entrain de tricher. Aussitôt les esprits s’échauffent et un lynchage est organisé. Le joueur qui s’est absenté revient trop tard mais comprend le drame qui se noue. Il rejoint le groupe de lyncheurs pour les arrêter, mais il est assommé par le jeune Nick Evers et l’homme finit pendu. Van Morgan dégoûté par ce qu’il n’a pu empêché quitte Rincon pour Denver. Auparavant il passe par le ranch Evers, pour régler ses comptes avec Nick et saluer la belle Nora amoureuse de Van Morgan…
CRITIQUE
Du Henry Hathaway sans grand génie, avec une petite originalité (introduire du thriller dans le western), et quelques déceptions. Commençons par les déceptions.
La toute première est celle d’un suspens assez rapidement éventé.
La seconde est un manque de crédibilité dans la relation entre le pasteur et le jeune Nick Evers.
La troisième est la sous-exploitation de deux bonnes idées : celle d’un salon de coiffure-bordel. Et celle d’une montée de violence dans toute la ville.
Enfin l’ultime déception est un film pas très soigné dans sa photographie, et l’utilisation des décors.
Dean Martin (1917-1995) au jeu minimaliste dont le summum de l’interprétation semble être de se caresser le menton n’enflamme pas vraiment le film.
Heureusement que Robert Mitchum (1917-1997) apparaît avec derrière lui le personnage du chef d’oeuvre de Charles Laughton « La nuit du chasseur » (« The night of the hunter« ) (1955) qui apporte de la plus-value au film de Hathaway. Phénomène assez rare au cinéma.
Heureusement il y a la belle et blonde Inger Stevens (1934-1970) qui hélas aurait pu (du?) voir son rôle plus développé. En fait son rôle ne sert qu’à contrebalancer celui de la (plus) jeune et brune Katherine Justice.
Heureusement il y a la musique de Maurice Jarre qui trouve une sympathique mélodie qu’il arrange de plusieurs façons différentes.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Van Morgan entre chez le barbier. Surprise, les fauteuils sont en velours rouge, les tarifs sont étranges : outre le rasage une ligne divers pour 20$ est affichée. Enfin une superbe blonde apparaît. Puis trois hôtesses. Voila qui ressemble furieusement à un claque!
L’ANECDOTE
La scénariste Marguerite Roberts a débuté à Hollywood en tant que secrétaire puis s’est lancé avec succès dans le scénario. Elle s’est spécialisée dans le scénario pour de films décrivant le monde viril de l’aventure ou du western. Elle a aussi écrit le scénario de « 100 dollars pour un shérif » « True grit » (1969) qui vaut à John Wayne son unique oscar. Marguerite Roberts qui a milité au parti communiste, a refusé de témoigner aux commissions McCarthyste des affaires antiaméricaines qui ont secoué les Etats-Unis . Elle a été écartée des studios pendant 9 ans.