Synopsis

Frontière franco-belge, années 2000, Bruno Davert est un cadre quadragénaire surdiplomé au chômage depuis deux ans et demi suite à une restructuration en vue de délocalisation. Il ne supporte plus les échecs de ses entretiens. Il en a perdu sa bonne humeur. Et ses relations avec sa femme sont moins tendres. Conscient qu’il est en concurrence avec d’autres personnes tout aussi diplômées que lui, il décide de se faire passer pour une entreprise qui recrute son propre profil, et demande aux candidats potentiels d’adresser leur CV à une boite postale. A la lecture des CV qui le mettent réellement en danger il décide d’éliminer ces hommes qui sont susceptibles de lui prendre la place qu’il convoite tant…

CRITIQUE

Costa-Gavras dépeint une société industrielle en crise.

Une société qui détruit des emplois et met ses forces vives au bord du désespoir financier et social.
Des gens en pleine possession de toutes leur capacités intellectuelles ou physiques pour un poste de travail qui leur donne une occupation, un salaire et une reconnaissance vis-à-vis des amis, de la famille ou des voisins.

Tiré du roman « The Ax » de Donald E. Westlake écrivain de polars iconoclastes, Costa-Gavras maintient le ton mordant de l’œuvre.
Il filme une terrible fable amorale d’un homme qui se trompe de cibles et tue des chômeurs comme lui, plongés dans une déchéance morale et sociale.
Certains ont perdu leur famille et leur dignité.
Alors que le protagoniste principal se voit encore comme un aristocrate qui dérogerait en prenant un emploi au dessous de ses capacités, ceux qu’ils pourchassent vivotent de petits boulots (serveur, ou vendeur dans un magasin). Et l’homme dont il convoite le poste est un être amer et sur la défensive.

Costa-Gavras en donnant ce rôle de tueur à José Garcia fait mouche. L’acteur se révèle excellent dans un rôle dramatique dans un film où il est tous les plans.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène d’entretien entre Bruno Davert entre désir de séduire et agressivité avec une femme froide comme la glace.

L’ANECDOTE

Le film est une production de la société belge des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne cinéastes militants de films remarqués au festival de Cannes avec « Rosetta » Palme d’or en 1999.

NOTE : 15/20

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