Synopsis

Ivano et Wanda jeunes tourtereaux viennent de province à Rome. Ils vont faire un peu de tourisme, voir aussi la famille dont un oncle qui a ses entrées au Vatican et qui leur a obtenu une entrevue avec le pape pour bénir leur future union. Ils se rendent à l’hôtel pour y prendre leur chambre. Ivano annonce à sa fiancée le programme de la journée: ils ont une heure et demi de détente avant leur rendez-vous avec la famille puis une heure après avec le pape. Wanda veut prendre un bain, pendant que Ivano se repose. Mais au lieu du bain elle prend la poudre d’escampette pour se rendre à la maison d’édition d’un célèbre roman feuilleton, dont elle est lectrice assidue et subjuguée. Elle veut remettre à Fernando Rivoli l’acteur qui tient le rôle du Cheik blanc un dessin le représentant qu’elle a fait elle-même. Quand Ivano se réveille, sa fiancée a disparu, impossible de montrer la fiancée à la famille et le rendez-vous avec le pape est à chaque minute qui passe un peu plus compromis…

CRITIQUE

Premier film en tant que seul réalisateur pour Federico Fellini.

Il choisit la comédie et fait mouche. Le scénario signé Tullio Pinelli, Ennio Flaiano et Federico Fellini tire le film à la fois vers la comédie pure : le mari cherche à cacher la disparition de sa femme à sa famille tout en se désespérant, et la comédie onirique sur le fantasme du public envers le monde glamour du roman photo (à l’époque plus populaire que le cinéma car plus abordable, la sortie de guerre de l’Italie ayant été très difficile pour les italiens).

Mais ce glamour ne fonctionne que dans les journaux. La vie des acteurs de ces romans photos, transportés dans des camions comme des troufions, confrontés à des metteurs en scènes acariâtres, côtoyant des vedettes mariées à des femmes disgracieuses et hystériques, qui n’ont pour refuge que la drague, et à jouer dans des attitudes hautement ridicules et improbables, des scénarios idiots.

Fellini nous montre ces humbles se débattre et met les rieurs de son côté. Il en sera de même avec son film prochain « Les inutiles » (« I vitelloni« ). Mais le ton ne tardera pas à changer quand 8 ans plus tard il s’attaquera au gratin du show business et des peoples avec « La dolce vita« .
De plus l’excellent choix des comédiens est un atout du film.

Personne ne pouvait aussi bien qu’Alberto Sordi incarner ce Cheik blanc si séduisant derrière un appareil photographique, et si ridicule et pathétique dans la vie.
Leopoldo Trieste a un physique phénoménal pour la comédie. Il roule des yeux de façon spectaculaire, et joue magnifiquement un fiancé pris entre la pression de sa famille qui a hâte de rencontrer sa fiancée, et le besoin de savoir où a disparu cette dernière.

Enfin Brunella Bovo qui sort du grand film « Miracle à Milan » de Vittorio de Sica enchaîne avec ce qui sera son second bon film. Elle a un physique d’une extrême fragilité qui renforce l’aspect rêveur devant des romans photos. Et le fait d’avoir été malmenée durant sa journée sur le tournage du cheik blanc, sensibilise le spectateur qui prend en pitié cette faible femme entichée d’un acteur dragueur et imbécile.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Ivano parvient à échapper à sa famille pour aller au commissariat afin qu’on lui retrouve sa fiancée mais sans l’ébruiter dans les journaux. Grosse scène de comédie de Leopoldo Trieste qui empli de larmes fait rire.

L’ANECDOTE

Le film est une idée de Federico Fellini. Mais le sujet devait être réalisé par Michelangelo Antonioni qui avait travaillé dessus. Celui-ci le refuse, il passe entre les mains de Alberto Lattuada qui renonce pour finir dans celles de Federico Fellini.

NOTE : 15/20

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