Synopsis

Années 1940, à New York Central Park, Michael O’Hara sauve Elsa Bannister d’une agression, elle lui dit qu’elle est la femme du riche et célèbre avocat Arthur Bannister et lui annonce qu’elle a besoin d’un pilote pour le yacht de son mari. Il commence par décliner sentant chez cette femme quelque chose de malsain qui pourrait le mener à sa perte. Le lendemain il se présente au port et accepte de mener les Bannister à San Francisco par le canal de Panama. En chemin les rejoint l’associé de Bannister, George Grisby qui lors d’un pique nique au Méxique lui propose contre une somme d’argent de le « suicider »…

CRITIQUE

Ce qui est intéressant avec ce film c’est la façon dont Orson Welles au fil du film propose des plans de plus en plus travaillés, de plus en plus sophistiqués et de plus en plus éblouissants. Pour finir par un point d’orgue dans un palais des glaces d’une fête foraine sur les quais de San Francisco.
Orson Welles donne le rôle de la femme fatale à Rita Hayworth venimeuse à souhait et dont la performance sera inoubliable. Leur couple à la ville vacille et il lui offre un rôle mémorable.

Les deux avocats sont deux êtres retors et repoussants physiquement, l’acteur Everett Sloane est excellent.
Glenn Anders surjoue un peu une sorte d’illumination.
Quant à Orson Welles comme à l’accoutumé il ne se donne pas un rôle très valorisant: le personnage ancien républicain de la guerre d’Espagne que l’argent dégoûte est un peu falot. De plus il est manipulé par les personnages pervers qui l’entourent, pour finalement tomber dans une machination infernale.
Ce qui sauve le personnage c’est sa voix off qui raconte quelques temps plus tard son aventure et lui donne un humour d’autodérision.

« La dame de Shangai » n’est pas le meilleur film de Orson Welles loin s’en faut! Mais sa fin admirable rattrape les quelques égarements du scénario et la lenteur de la première moitié du film dont l’intrigue met du temps à démarrer.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Bien entendu la scène des miroirs dans le palais des glaces. Cette scène a été reprise maintes fois mais jamais avec le même génie.

L’ANECDOTE

Orson Welles demande à Rita Hayworth (alors sa femme) de se couper les cheveux et de les teindre en blond. Scandale chez les G.Is pour lesquels elle était une idole du glamour depuis le film « Gilda » et son fameux oté de gants ultra érotique sur la chanson de « Put the blame on Mame ». La déesse de l’amour (ainsi était-elle surnommée dans les journaux) reformatée par son mari est reniée par ses fans. Le film est un gros échec commercial. Orson Welles en essuiera bien d’autres…

NOTE : 15/20

Video & Photo

1 videos 16 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *