
Synopsis
Los Angeles , en 1992 alors que le procès sur les quatre policiers qui ont tabassé Rodney King est sur le dénouement, le sergent Eldon Perry du LAPD , fait les cent pas dans une chambre de motel puis arme un fusil de chasse et un pistolet.
Cinq jours plus tôt, quatre personnes sont tuées et une blessée par deux hommes, Darryl Orchard et Gary Sidwell, lors d’un cambriolage d’une supérette afin d’accéder au coffre-fort du bureau situé à l’étage. Pendant ce temps, Eldon Perry et son partenaire, l’inspecteur Bobby Keough, sont entendus lors d’une audience interne concernant l’usage de la force meurtrière par Keough dans une affaire précédente. Cest le chef adjoint du LAPD Arthur Holland qui interroge Keough et montre qu’il a des doutes sur les circonstances de l’usage de la force. Cependant quelques heures plus tard Keough est disculpé. Il apprend la nouvelle avec son collègue Perry chez leur supérieur Jack Van Meter. Eldon perry apprend qu’il va être promu au grade supérieur dans quelques jours…
CRITIQUE
Très agréablement surpris par ce film policier qui parvient à déterminer un momentum précis de la ville de L.A. à savoir le procès des 4 flics qui ont tabassé Rodney King. Qui parvient à décrire la tension raciale dans la ville, le comportement ripoux de certains flics et fait de la ville de Los Angeles un des personnages principaux du film.
C’est peut-être dû au travail de James Ellroy en amont du scénario qui sait raconter la pourriture de La cité des anges.
Le film est efficace de bout en bout, la fin avec la destruction partielle d’une partie de la ville lors des émeutes de 1992 reconstituée est chouette. La course poursuite du flic entre vengeance et rédemption et les deux tueurs à la solde de son supérieur au milieu des émeutes est vraiment bonne. Ron Shelton même si ce n’est pas un immense réalisateur parvient à placer sa caméra au bon endroit et le montage fait le reste.
Kurt Russell est épatant. L’acteur étonne par sa performance de fort en gueule et pourri jusqu’à la moelle dans ce film. A côté de lui le jeune Scott Speedman fait un poil pâle figure. Mais ça peut aussi jouer dans le sens du film: Scott Speedman se retrouvant dans sa toute jeune carrière, dans deux affaires foireuses avec mort par arme à feux, monte-le-coup (bidonnage des preuves) et faux témoignage; le tout par deux fois sur ordre de son supérieur et pas moins oncle!
Ving Rhames est quant à lui toujours monolithique dans son jeu. Il y a des acteurs qui ont réussi des carrières avec deux trois expressions comme Randolph Scott. Ving Rhames c’est idem dans les seconds rôles. Cependant il a à ses côtés la jeune Michael Michele, et l’on se demande bien pourquoi sa carrière n’a pas été plus flamboyante. 6 films en tout et pour tout, celui-ci étant le cinquième. Elle prend la lumière d’une façon incroyable. Dommage que cela n’ait pas été remarqué.
La musique de Terence Blanchard n’est pas folichonne. Mais elle soutient le suspens et l’action. Elle prend enfin de l’ampleur sur les dernières images du film où le flic corrompu arrété regarde la ville embrasée.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’arrestation par la mort des deux « innocents » dont un buté devant les yeux d’une gamine et le monte-le-coup tranquille qui s’en suit avec échange des armes entre les deux flics et une troisième arme mise dans les mains du mort.
L’ANECDOTE
Ron Shelton a une filmographie en dents de scie qui va du médiocre « Tin cup » (1996) au moyen « Les blancs ne savent pas sauter » (« White men can’t jump« ) (1992) au bon « Blaze » (1989). « Dark blue » étant très bon.
NOTE : 16/20