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Synopsis

Sicile, ville (hypothétique) d’Agromonte, fin des années 1950, le baron Ferdinando « Fefe » Cefalù, trente cinq ans nous raconte ses déboires conjugaux. Il a épousé il y a douze années Rosalia. Elle n’est guère jolie mais elle est ardemment amoureuse de son « Fefe ». Lui n’ a d’yeux que pour sa voisine et cousine la jeune Angela 16 ans et dont le père veille sur elle comme sur un trésor. Angela est elle aussi amoureuse du baron. Ferdinando ne supporte plus sa femme. Mais pour lui, impossible de divorcer. Il n’ y a pas de loi qui le permette. Il faut donc se débarrasser physiquement de sa femme et que la peine de prison qui accompagne le meurtre soit a minima. D’où l’utilité de l’article 587 du code pénal pour lequel un crime d’honneur est vu avec une relative clémence. Il s’agit donc tout simplement de trouver l’homme qui le fera cocu…

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CRITIQUE

Premier volet sicilien de Pietro Germi.

Première comédie qualifiée par les journalistes de « à l’italienne« . Et œuvre militante pour la légalisation du divorce dans cette très catholique Italie. Le scénario est écrit à six mains: celles de Pietro Germi, celles de Ennio de Concini le multicarte (plus de 150 scénarios dans tous les genres) et celles d’ Alfredo Giannetti. Tous les trois seront récompensés par un Oscar pour le meilleur scénario.rueducine.com-oscar1
Scénario pourtant moins puissant que dans l’œuvre suivante « Séduite et abandonnée » (« Sedotta e abbandonata« ) (1964).

Mais le film est un régal de comédie. Pietro Germi fustige les mœurs siciliennes.
Et avec la manière!

La caméra sillonne la rue principale de la ville fictive d’Agromonte qui mène à l’église. Et l’on y voit toutes les frustrations sexuelles sur les visages.
Tout cela au nom de l’honneur, bêtise crasse masculine qui brime les femmes. Mais surtout le crime dit « d’honneur » (inspiré des crimes mafieux) qui consiste à tuer sa femme  (ou l’amant de sa femme) sans préméditation. Ce crime étant très peu sanctionné par la justice, autant dire qu’il était très utilisé par les siciliens lorsque le mariage contracté ne leur convenait plus. Bien évidemment il suffisait de bien préméditer le crime et de le maquiller en coup de sang irrépressible, et l’affaire était dans le sac.
Ce n’est qu’en 1974-75 que le crime d’honneur ne fut plus une jurisprudence compréhensive pour les tribunaux. Après le passage de la loi sur le divorce  la sanction fut bien supérieure et calma les ardeurs homicides.

Le film est vif, méchant et implacable. Les coups de griffes sont acérés et très font mal; mais on rit… on rit… et on rit devant ces turpitudes méridionales sous un soleil de plomb, rythmées par les chants des marchands de rue et les cloches des églises.

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Pietro Germi ne cache pas ses sentiments vis-à-vis de la gent sicilienne taraudée par le sexe, l’argent, le catholicisme et l’omniprésence de la mafia. Il ne cache pas que tout cela le répugne. Pas un seul des personnages n’est aimable. Même la jouvencelle par une pirouette finale et géniale affiche sa perversité.

Marcello Mastroianni surprend (à l’époque) son monde avec ce rôle de réelle composition. Stefania Sandrelli est sublime de beauté et son jeu est déjà très élaboré. Leopoldo Trieste, grand second rôle des comédies à l’italienne, en peintre-restaurateur fait des merveilles.

Musique immense et goguenarde de Carlo Rustichelli, de plus en plus tonitruante. A un chant d’amour cerné de mandoline répond une valse grotesque puis une marche funéraire à la sicilienne. Chef d’oeuvre musical.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le baron Ferdinando Cefalù, promène sa femme dans une robe supposée sexy achetée récemment à Catania dans le but de faire tourner les têtes des hommes d’Agromonte dont le sujet de conversation principal est « La Femme ». Il cherche à racoler un futur amant qui pourra lui permettre de se débarrasser de son encombrante épouse. Mais quand c’est le parrain local qui lorgne sur les rondeurs de sa  femme, il la  couvre jusqu’aux épaules…

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L’ANECDOTE

Marcello Mastroianni donne un toc à son personnage de baron. un suçotement entre ses dents. L’acteur reprend une manie de son réalisateur Pietro Germi qui au début a peu apprécié la moquerie, pour finalement en prendre le parti d’en rire.

NOTE : 15/20

 

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