Synopsis

New York années 1990, Jack Lucas est un animateur radio cynique et en pleine gloire, qui on se demande pourquoi, fait intervenir des auditeurs dans son émission, mais pour constamment leur couper la parole et les insulter. Jusqu’au jour ou un de ses auditeurs après avoir été envoyé bouler entre dans un bar restaurant à la mode et tire sur la clientèle avant de retourner son arme et se suicider. Le soir même Jack Lucas apprend la nouvelle et sombre dans une dépression qui lui fait perdre son boulot et son bel appartement. Trois ans plus tard on le retrouve au crochet d’une vendeuse de K7 vidéo incapable de rien faire si ce n’est se lamenter sur son sort et boire…

CRITIQUE

Terry Gilliam qui s’était fait connaître pour ses films avec les Monty Python et son film « Brazil« , réalise ici une fable magnifique sur la culpabilité, le pardon et la rédemption passant par un parcours initiatique.

En opposant les valeurs de Manhattan (le Jack Lucas des heures de gloire radiophoniques) et celles de la chevalerie et de la légende arthurienne (Le Jack Lucas en quête d’un pardon et d’un geste valeureux pour pouvoir se regarder dans la glace et reprendre sa vie là où il l’a laissée).
La question étant: jusqu’où Jack Lucas doit-il faire preuve de bonté et d’abnégation afin de mériter à nouveau le droit de reprendre sa place dans ce Manhattan impitoyable avec les faibles.

Jeff Bridges étant un acteur exceptionnel il se tire parfaitement de ce rôle difficile et ingrat d’un nombriliste qui pleure sans cesse sur son sort et qui doit permettre à Robin Williams de briller dans le rôle d’un professeur d’université plongé dans le malheur et la folie douce depuis la mort de sa femme.

Le film narre aussi la rencontre de quatre solitudes qui ont besoin les uns des autres pour être plus forts et s’émanciper de leur triste condition. Terry Gilliam qui base sa réalisation sur un récit ancré dans une histoire contemporaine, est toujours aussi virtuose avec sa caméra et dans sa direction d’acteurs. Ce récit profondément grave est parsemé de scènes de comédie pure qui allègent le propos. Le style du réalisateur est toujours reconnaissable par ses décors urbains désolés et ses plans travaillés et minutieux dans leur cadrage.

Robin Williams est aux anges et peut donner toute l’étendue de son talent dans le délire jusqu’à danser nu comme un vers le nez aux étoiles à Central Park.
Mais le casting nous réserve deux surprises de taille: La première Mercedes Ruehl loueuse de K7 vidéo et femme à poigne qui secoue son Jack comme un prunier.
La seconde Amanda Plummer femme timide et mal à l’aise en société qui illumine quelques instants des jours de Parry. Sa performance fait penser à un Buster Keaton au féminin.

La musique de George Fenton est au diapason avec les images de Terry Gilliam.

Œuvre magnifique.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Jack veut se racheter en donnant 70 dollars à Parry que celui-ci s’empresse de donner à un autre clochard. Parry montre alors à Jack la seule de ses préoccupations Lydia, alors qu’elle peine à sortir de l’immeuble où elle travaille pour aller dans un restaurant chinois où elle a bien du mal à attraper ses ravioles avec les baguettes.
Véritable apparition lunaire de l’actrice Amanda Plummer.

L’ANECDOTE

Mercedes Ruehl reçoit l’Oscar du meilleur second rôle.rueducine.com-oscar1

NOTE : 16/20

 

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