Synopsis

Orange, ville de garnison dans les années 1930, les spahis défilent et séduisent la foule. Parmi eux Lucien Bourrache, un soldat surnommé par toute la ville « Gueule d’amour » véritable coqueluche. Ses photographies sont dans les vitrines des photographes de la ville. Il a un ami René soldat lui aussi. Il part pour une permission de 24 heures à Cannes. Le soir alors qu’il vient de manquer son train et cherche à envoyer un télégramme à ses supérieurs pour les prévenir de son retard, il rencontre dans un bureau de P.T.T, Madeleine, une superbe femme qui a un besoin urgent d’argent, ayant tout perdu au casino. Il l’invite à boire un verre et lui offre dix mille francs pour les jouer. Bien entendu elle perd tout, Lucien ne s’en formalise pas pensant que Madeleine lui permettrait de finir la nuit avec elle. Mais elle lui ferme sa porte au nez…

CRITIQUE

Premier grand film de Jean Grémillon.

Sur un scénario de Charles Spaak d’après le roman de André Beucler.
Nous sommes dans une veine réaliste noire typique du cinéma de cette époque qui met en scène des héros modestes: soldats de troupe, ouvriers, petits employés, qui finissent broyés par des personne issues de classes sociales supérieures.

C’est le cas ici où Madeleine est une femme fatale riche de par son mariage, mais insatisfaite, s’offre des extras comme Lucien ou René.

Le spectateur peut regretter d’ailleurs que Madeleine séduise les deux amis que sont Lucien et René. D’autant que c’est le fait du pur hasard et que cela décrédibilise le récit.

Mireille Balin est exceptionnelle et venimeuse à souhait.
Quant à Jean Gabin il défend un rôle dans lequel il met en avant une fragilité quasi féminine. Il est étonnant de voir l’acteur pleurer sur l’épaule de son partenaire.

La photographie du film de l’allemand Günther Rittau (le film est produit par la compagnie allemande « UFA » qui a produit « Metropolis » et « L’ange bleu« ) est très réussie dans ses contrastes et magnifie le drame.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

« Gueule d’amour » raccompagne Madeleine en taxi chez elle après qu’elle ait dilapidé les 10 000 francs qu’il lui a offert. Pensant qu’elle l’inviterait chez elle, il renvoie le taxi mais elle lui referme la porte au nez le laissant abasourdi. Jean Gabin magistral.

L’ANECDOTE

Jean Grémillon a eu une carrière de réalisateur très étrange. Depuis 1925 où il a commencé sa carrière il a bien du mal à s’imposer. C’est avec la « UFA » qu’il parvient à sortir son premier grand film. Il en enchaîne deux autres très bons aussi et qui rencontrent le succès public « L’étrange monsieur Victor » (1938) et « Remorques » (1939). La guerre interrompra ce cycle vertueux. Il aura bien du mal à monter de futurs projets qui ne rencontreront pas le public.

NOTE : 17/20

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