Synopsis

Un homme sur son cheval et la guitare en bandoulière, parcourt un sentier dans la montagne. Il voit  en bas dans la vallée du Rio une attaque de diligence menée par 4 hommes armés et masqués. Durant l’attaque un homme est mort. L’homme à cheval arrive devant une immense demeure nommée « Vienna’s ». Il s’agit d’un saloon casino. Quant il rentre il n’y a pas un seul client. 3 croupiers attendent devant les tables de jeux et de roulette et un barman tue le temps derrière son comptoir. L’homme s’adresse au barman et dit avoir rendez-vous avec Vienna. Cette dernière au premier étage dit qu’elle le recevra plus tard. Elle retourne dans son bureau où un représentant des chemins de fer est là pour entériner le passage du chemin de fer près du saloon. Quelques minutes plus tard, une bande menée par un éleveur de bétail John McIvers et Emma Small qui vient de perdre son frère dans l’attaque de la diligence déboule dans le saloon et réclament à Vienna qu’elle leur dise où se cache la bande de Dancin’Kid. Elle est soupçonnée d’être complice de l’attaque de la diligence par la bande de ce dernier…

rueducine.com-johnny-guitar-photo

CRITIQUE

Western totalement baroque aux couleurs flamboyantes et dans lequel les deux rôles principaux sont tenus par deux femmes.

Deux femmes rivales sur le plan professionnel. Le chemin de fer qui va faire la fortune de Vienna, va perturber la domination des éleveurs, dont fait partie Emma, tous puissants jusqu’à présent. Mais aussi Emma est amoureuse de Dancin’Kid mais n’ose pas se l’avouer car celui-ci est un peu voyou. Or Dancin’Kid et sa bande sont toujours fourrés chez Vienna et dépensent des sommes dont tout le monde (même Vienna) ignore la provenance.

Cette opposition féminine jusqu’au-boutiste  finira même en duel entre les deux femmes.

Autant dire que les actrices pour assurer dans ce western atypique avaient intérêt à en poser un peu là!
Et on peut constater que les deux femmes tiennent ce western haut-la-main.
Joan Crawford et Mercedes McCambridge ont de la poigne et de la hargne à revendre. Les hommes sont soient soumis soient béats d’admiration face à ses deux caractères.

Joan Crawford masculine dans ses traits du visage, porte ses cinquante années mâchoires serrées, Mercedes McCambridge 38 ans lui tient la dragée avec furia.

rueducine.com-johnny-guitar-photo (5)
Sterling Hayden dans un rôle de faux-nonchalant au passé redoutable donne à son personnage une belle épaisseur. Si lui aussi est au prise avec un homme qui veut sa peau ce qui donne une symétrie au récit, leur opposition est toute aussi réussie.

Ernest Borgnine campe un bandit retors.

Le film est une réussite à la fois sur la psychologie des personnages en cela c’est un sur-western, mais aussi sur la pureté du récit.

Celui-ci contient plusieurs thèmes comme la justice, la violence, l’amour, la jalousie… Le scénario attribué à Philip Yordan serait en fait de Ben Maddow. Mais ce dernier black-listé par la commission HUAC n’a plus le droit d’exercer son métier et ne peut prétendre voir son nom sur un générique.

Le casting étincelant est mis en valeur par la photographie aux couleurs chaudes. Les rouges et les jaunes sont incandescents. Et il y a cette robe blanche qui déchire la nuit déjà illuminée par un gigantesque incendie et qui ne peut que hanter la mémoire du cinéphile.

Costumes et décors sont magnifiques. Le saloon-casino est immense le bâtiment étant adossé à une colline le fond est donc taillé dans la pierre. C’est une merveille.

La musique de Victor Young est superbe. Et la chanson de générique de fin est tout aussi formidable.

 

« Johnny Guitar » est donc un chef d’oeuvre.

 

rueducine.com-johnny-guitar-photo (3)

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Vienna la corde au cou sur son cheval est sur le point d’être lynchée. Mais point de candidat pour exécuter le crime malgré les promesses de primes substantielles que propose Emma Small. Il faudra donc qu’elle le fasse elle même… Belle scène.

L’ANECDOTE

Le tournage s’est déroulé dans la même ambiance que le film. Joan Crawford et Mercedes McCambridge se détestaient au plus haut point. L’une et l’autre jalousaient les attentions du réalisateur envers l’une ou l’autre, De plus Mercedes McCambridge supportait difficilement le fait que le film avait été amené par Joan Crawford qui avait acheté les droits du roman. De plus Mercedes McCambridge luttait contre l’emprise de l’alcool et cela la rendait irritable, quant à Joan Crawford elle buvait mais ne luttait pas contre son alcoolisme.  Nicholas Ray était plutôt content de cette rivalité qui allait dans le sens de son film.

NOTE : 18/20

Video & Photo

1 videos 19 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 Comments

  1. Spencer 21 septembre 2021

    Article intéressant mais Ben Maddow n’a rien à voir avec ce scénario il l’a répété à de nombreuses reprises. Ce film à été réécrit par Yordan on location.

  2. littlebigxav 21 septembre 2021

    A près consultation de la Bible "50 ans de cinéma" de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier, p65 on peut lire à propos du film "On recherche toujours le nom du scénariste"