Synopsis

Naples fin des années 1970, Raffaele Capece la quarantaine est professeur de mandoline et arrondit les fins de mois en jouant dans les restaurants. Ce sont les dettes de son père laissées au jeux de loteries qui obligent Raffaele à gratter quelques sous sur les terrasses où mangent les gens blasés. Allant se changer les idées dans un cabaret qui par la même occasion fait du jeu clandestin. Le tenancier lui demande en échange d’une dette de son père effacée, d’aller jouer une sérénade au pied d’un immeuble en pleine nuit. Il est guidé par une femme blonde en Coccinelle qu’il suit avec sa petite Fiat. Alors que la blonde s’est arrêtée et est sortie de son véhicule. Il entame sa sérénade. Au bout de quelques secondes des coups de feu visent la femme blonde. Elle en réchappe et s’enfuit. Le tueur bascule dans le vide et s’écrase aux pieds de Raffaele…

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CRITIQUE

La face noire de Naples vue par la comédie policière à l’italienne. Le générique se déroule sur un diptyque d’Alfred Hitchcock à gauche et Totò à droite légèrement en arrière plan. La ville du soleil et du bel canto est ici filmée majoritairement de nuit, la musique est au cœur de l’intrigue et au début du film le déclencheur d’un assassinat. Les cadavres tombent sur les trottoirs depuis les immeubles.

Cela dit le film n’est pas parfait. L’intrigue patine par moment, et la comédie flirte avec la farce de la comédie de l’Arte. Le giallo devient giallo buffo. C’est parfois indigeste.

Marcello Mastroianni (1924-1996) est cependant très crédible en professeur de mandoline contraint par les dettes de son père à jouer dans les restaurants touristiques sur qui une avalanche de cadavres dégringole au long du film. Sans parler de sa sexualité brimée par une poliomyélite qui l’a rendu boiteux.
Ornella Muti dont la beauté n’est point à vanter tellement elle est évidente, manque malgré tout de puissance dans son jeu. Dommage un peu plus de perversité et d’ambiguïté n’auraient pas nuit…bien au contraire.

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Le spectateur est aussi frustré de si peu voir Capucine. Zeudi Araya 10 films au compteur, tourne ici son septième et quitte son emploi de naïade érotisée par des producteurs libidineux et des réalisateurs voyeurs. Elle surprend par son jeu assez abouti.

Sergio Corbucci (1927-1990) qui a débuté sa carrière dans les années 1950 et a contribué à bien des genres (filone) du cinéma italien (comédie, burlesque, péplum, western) tourne un giallo à la fois très noir et y insuffle la comédie tant bien que mal.

Reste un film parfois boiteux, souvent étonnant, et un peu long.

La musique de Riz Ortolani (1926-2014) ne restera pas dans les annales, mais reste originale dans son orchestration et son utilisation des synthétiseurs.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Raffaele demande à Victor boiteux lui aussi : « Polio? » – « Non, polo!… Polo? » – « Non polio! »

L’ANECDOTE

C’est l’ultime de rôle de Peppino de Filippo (1903-1980) qui a beaucoup tourné avec Totò (1898-1967) et avec ce rôle rend hommage à son collègue et ami.

NOTE : 12/20

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