Synopsis

Milan en Italie, début des années 1960, Giovanni et Lidia Pontano vont visiter Tommaso, un ami, dans une clinique. Il est gravement atteint par la maladie. Lidia qui est la plus proche de Tommaso supporte mal la déchéance physique de son ami et sort la première de la chambre. Un peu après elle est rejointe par Giovanni. Giovanni est un journaliste qui vient de publier un livre. Une réception a lieu chez son éditeur à cette occasion. Lidia s’ennuie et s’éclipse pour errer dans la ville. Elle finit par se retrouver dans les faubourgs. Elle appelle Giovanni qui vient de rentrer chez lui pour qu’il vienne la chercher. Ils rentrent dans l’appartement et Lidia demande à Giovanni de la sortir pour la soirée…

CRITIQUE

La question que peut se poser le spectateur en voyant ce film de Michelangelo Antonioni est la suivante. Le fait de ressentir l’ennui en suivant sur l’écran un couple las de lui-même est-il le symptôme d’un film réussi ou d’un film raté?

Écrit par un trio de prestige le journaliste Ennio Flaiano, le scénariste Tonino Guerra et le réalisateur.

Servi dans un écrin noir et blanc des plus somptueux de Gianni di Venanzo, et serti d’une musique signée du jazzman Giorgio Gaslini, interprété remarquablement par un grand trio Jeanne Moreau, Monica Vitti et Marcello Mastroianni, le film est admirable de facture.

La mise en scène est irréprochable les cadrages sont expressifs. Michelangelo Antonioni écrase ses personnages dans des architectures modernes ou de grands espaces.

Le film prend pour unité de temps une journée pour finir au petit matin du lendemain, et nous montre la grande bourgeoisie milanaise qui ne sait que faire de son argent, quitte à le dépenser dans de somptueuses party’s vaines et ennuyeuses qui rassemblent industriels, artistes à leur solde, et oisifs pique-assiettes. Les rencontres qu’y font le couple sont pathétiques.

La scène finale sur les abords du terrain de golf d’un millionnaire milanais est magnifique.

Alors si l’on ressent un ennui certain n’est-ce pas le génie du réalisateur qui nous plonge dans cette histoire matrimoniale qui se délite au milieu d’une société elle même en perdition?

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Pendant la party chez un industriel richissime, Lidia apprend la mort de Tommaso et ayant remarqué que son mari court après la fille du magnat, elle suit un noctambule auquel elle finit par se refuser quand il se fait plus pressant.

L’ANECDOTE

« La notte » initie ce que les critiques nommeront chez Michelangelo Antonioni: La trilogie de la maladie des sentiments, prolongée  par « L’éclipse » (« L’eclisse« ) (1962) et « Le désert rouge » (« Deserto rosso« ) (1964). On peut quand même corriger cet empressement à vouloir toujours dénommer les choses. Puisque l’œuvre du réalisateur italien a toujours baigné dans la même inspiration depuis son magnifique premier film « Chronique d’un amour » (« Cronaca di un amore« ) (1950) à « Identification d’une femme » (« Identificazione di una donna« ) (1982).

NOTE : 16/20

Video & Photo

1 videos 13 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *