Synopsis

Fin de la guerre 1939-1945 en Italie, 3 amis résistants procommunistes retournent à la vie civile. Ils sont encore jeunes et ont la vie devant eux. L’un Nicola intellectuel, professeur et cinéphile spécialiste de l’œuvre de Vittorio de Sica dans une petite ville est marié, il quitte sa province et sa femme après une altercation avec les pontes de la ville lors d’un ciné-club. L’autre Antonio est brancardier pour un hôpital de Rome. Il a rencontré Luciana qui veut être actrice et suit des cours de théâtre. Enfin Gianni est avocat stagiaire dans un grand cabinet d’avocat romain. Sur le plan politique la démocratie Chrétienne a pris le pouvoir pour quelques décennies. Difficile d’être de gauche dans ce pays où règne la lutte pour vivre dans cette immédiate après guerre sans sombrer dans la pauvreté. Entre temps Gianni ravit Luciana à Antonio avec lequel il s’est fâché. Un jour en préparant un procès contre un magnat de l’immobilier, il finit par être recruté par ce dernier, il abandonne Luciana pour Elide la fille inculte du magnat…

CRITIQUE

Ettore Scola (1931-2016) et ses scénaristes Age & Scarpelli prennent pour protagonistes principaux, quatre personnages proches de la gauche.

Le premier Nicola symbolise les intellectuels qui jonglent avec les concepts loin des préoccupations du peuple et enfermés dans une tour d’ivoire oubliés de tous.
Le deuxième Antonio représente la classe ouvrière qui souffre et ne voit pas évoluer son statut. Les jours meilleurs étant sans cesse remis au calendes grecques.
Le troisième Gianni représente une classe qui pense qu’en entrant dans le système elle pourra le pervertir et l’amener sur les voies du socialisme.
Bien entendu l’échec est au rendez-vous.
Enfin Luciana (la quatrième) représente l’Italie belle et généreuse, aimante et fragile qui retourne avec celui qui ne l’a jamais trahi. C’est un film bilan pour la gauche italienne incapable de prendre le pouvoir et de mettre en place la politique tant désirée.

Et le bilan n’est guère brillant. Compromission pour les uns, autisme pour les autres, renoncement, lâcheté… tout y passe!
Reste la nostalgie d’un des plus beaux cinéma au monde.

 

Hommage donc à Vittorio de Sica et « Le voleur de bicyclette » et à Federico Fellini et « La dolce vita« . Les arts cinématographiques ont su supplanter l’idéologie et resteront à jamais inscrits dans les mémoires.

Le réalisateur se pose sur un casting parfait.
Bien sûr Vittorio Gassman (1922-2000), Nino Manfredi (1921-2004) et (moins connu en France) Stefano Satta Flores (1937-1985) forment un trio remarquable chacun dans leur répertoire.
Aldo Fabrizi (1905-1990) dans un de ses derniers rôles représente l’immortalité du capitalisme. Stefania Sandrelli est magnifique et touchante.

Armando Trovajoli (1917-2013) compose une de ses partitions les plus marquantes.

Ettore Scola a tourné un chef d’œuvre de la comédie à l’italienne et du 7ème art.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Gianni en manche de chemises tente de dégager sa voiture garée dans un parking sauvage de Rome. Antonio le reconnaît et pense que son ami est gardien de parking. La lâcheté de Gianni mais aussi le renoncement à ses combats de jeunesse le poussent à ne pas dire à Antonio qu’il fait erreur. Au contraire, il lui fait même la circulation pour que lui aussi puisse repartir. Poignant.

rueducine.com-cesarL’ANECDOTE

Le film reçoit le César du meilleur film étranger en 1977.
En Italie, le film reçoit le Nastro d’Argento pour les scénaristes Age & Scarpelli. Aldo Fabrizi et Giovanna Ralli en reçoivent aussi un pour leur interprétation.
C’est un beau succès en salles en Italie et à l’étranger.

NOTE : 18/20

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