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Synopsis

Dans une petite ville ouvrière d’Angleterre, un pédophile ayant déjà deux jeunes victimes à son actif est activement recherché par la police. L’inspecteur Johnson arpente la ville et les sorties des écoles à l’affût du moindre personnage suspect. Mais le pervers parvient à déjouer la police une nouvelle fois et réussit à enlever une fillette. Les recherches sont lancées dans la zone de la disparition malgré la nuit tombée. L’inspecteur Johnson retrouve la fillette, il semble très affecté par ces heures éprouvantes…

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CRITIQUE

Ce film est l’adaptation d’une pièce de théâtre de John Hopkins. Pour être sûrs de mettre tous les atouts scénaristiques de leur côté, c’est à l’auteur de la pièce que Sean Connery et Sidney Lumet confient l’adaptation au cinéma.

Celui-ci propose des solutions pour éviter la pièce de théâtre filmée. Comme par exemple un ralenti en ouverture de film et plonger le spectateur de suite dans le vif du sujet : une bavure policière dans un commissariat. Ou une construction en forme de flashbacks.

Film sombre, très sombre, avec deux personnages très ambigus (le présumé violeur pédophile et l’inspecteur), dont le face à face finira de manière dramatique. Le film peut se résumer ainsi : Johnson se confronte violemment en une nuit, avec le suspect, sa femme, puis le policier chargé de l’enquête préliminaire sur la bavure.

Film âpre, très peu éclairé, et à la prédominance des dialogues sur l’action. Il est compréhensible que le film rebute.
Si ce n’est pas le meilleur film de Sidney Lumet, c’est le rôle le plus sombre de Sean Connery qui brise son image d’agent 007:  Épaisse moustache qui lui barre le visage, il donne une sacré épaisseur psychologique à ce flic qui au bout de 20 années de travail est hanté par les horreurs qu’il a été amené à voir.
Mais aussi une sorte de fascination pour la violence qui le rabaisse au niveau du prédateur sexuel présumé.

Film coup de poing tourné dans des décors lugubres et agrémenté d’une musique électronique dissonante accompagnée de bruits anxiogènes.

Le film a tellement fait peur qu’il n’a pas été distribué dans certains pays (dont la France). A voir les jours de grand optimisme.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La longue longue scène de confrontation entre l’inspecteur Johnson et le suspect Kenneth Baxter. Le jeu du chat et la souris, où les rôles s’inversent plusieurs fois dans la scène pour finir dans une crise de violence au climax époustouflant.
Les deux acteurs sont remarquables.
Sidney Lumet profite de l’espace de la vaste salle d’interrogatoire pour utiliser de façon optimale sa caméra.

L’ANECDOTE

Sean Connery qui tenait absolument à faire ce film, a accepté de reprendre le rôle de James Bond pour « Les diamants sont éternels » (1971), suite au désengagement de George Lazenby après « Au service secret de sa majesté » (1969). Mais il pose ses conditions : un salaire faramineux et l’engagement du studio United Artists de financer deux films choisis par Sean Connery.
« The offence » est le premier de ces deux films. C’est aussi Sean Connery qui choisit Sidney Lumet.

NOTE : 15/20

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2 Comments

  1. Didier 21 avril 2020

    Une puissante réflexion sur la violence qui vient perturber la frontière trop simple et habituelle entre "gentils" d'un côté et "méchants" de l'autre. Ou quand le "bon" devient la "brute"...