Synopsis

Un convoi militaire escortant un prisonnier s’engage dans un canyon. Quand le chef du convoi fait arrêter le convoi. Un nuée d’indiens perchés sur les hauteurs, ainsi qu’au fond du canyon empêche la progression de l’escorte. Le chef indien s’approche et une fois face à la cavalerie exige la libération du prisonnier. Voyant son infériorité numérique l’officier cède et fait relâcher le prisonnier. Le chef indien et l’ex prisonnier s’en vont au galop. C’est là que le doute s’empare du cavalier qui a la longue vue observe les indiens restés immobiles. Effectivement ce sont des leurres en bois et habillés à la hâte qui ont fait office de tribu indienne…

CRITIQUE

C’est donc un western de comédie.

Sergio Donati a écrit le scénario de quelques fameux westerns italiens « Colorado » (« La resa dei conti« ) (1966) de Sergio Solima, « Le dernier face à face » (« Faccia a faccia« ) (1967) de Sergio Sollima, « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ) (1968) de Sergio Leone et « Il était une fois… la révolution » (« Giù la testa!« ) (1971) de Sergio Leone.
Mais il est aussi l’auteur de « Cipolla colt » (1975) de Enzo G. Castellari que l’on ramasse au bas du panier du western italien.
Je dirais que « On m’appelle Malabar » est un peu plus au-dessus du précédent dans le sous-sous-genre que l’on nomme western fayot et qu’il ne vole pas bien haut.

Quelques séquences sont réussies et en général c’est en l’absence de l’acteur Amidou qui, le pauvre, a hérité d’un rôle pas très bien écrit : une sorte d’indien idiot mais qui devient intelligent quand il s’agit de faire le coup de poing.

Le film repose sur les épaules de Bud Spencer qui séparé pour l’occasion de Terence Hill surprend par sa palette dans son jeu.

Michele Lupo (1932-1989)  a suivi la trajectoire de bien des réalisateurs italiens dans la seconde moitié du siècle précédent  en commençant dans le péplum au début des années 1960, puis en tournant des westerns, puis le genre défunt, est passé au polar et notamment le très bon « Un homme à respecter » (« Un uomo da rispettare« ) (1972), et a fini en réalisant des panouilles mettant en scène son ami Carlo Pedersoli dit Bud Spencer.
L’avant dernier film étant celui qui nous intéresse aujourd’hui.

La trame est ultra classique pour le genre : un potentat sème le désordre pour s’emparer des richesses cachées dans le sous-sol.
L’originalité vient du fait que ce soient deux pieds nickelés du banditisme qui contribuent à remettre de l’ordre dans la ville, la débarrassant du méchant et de sa bande. Cela rappelle le premier  film du duo Bud Spence et Terence Hill « Dieu pardonne… moi pas » (« Dio perdonna…io no! » (1967) de Giuseppe Colizzi.

Les baffes pleuvent et les décors se font fracasser. Rien d’original, rien d’indigne non plus.
On y bouffe, on y rote et on y pète mais on n’est pas du tout dans « La grande bouffe » (1973) de Marco Ferreri. C’est un peu gratuit. C’est moins digne!

De plus Michele Lupo bénéficie d’un budget confortable, lui permettant une scène dans un train et une ville assez conséquente en superficie, des extérieurs nombreux et variés ainsi qu’un décor studio assez immense.

Mais ce qui ressort du lot c’est la musique d’Ennio Morricone qui contrairement à son habitude ne décline pas deux thèmes en variations diverses, mais ici, pour chaque situation trouve une musique originale et plaisante qui joue bien sur les contrastes physiques entre Bud Spencer et Amidou. Par une sorte de jeu entre une basse électronique et une flûte piccolo. Une fois encore le talent du maestro relève sérieusement le niveau avec une riche B.O.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Buddy couvert de poussière, et sa selle sur le dos entre à la stupeur générale dans le wagon restaurant empli de gens fortunés. On le place avec un couple et on lui apporte le rince-doigts. Buddy se jette dessus et le boit! Ayant compris qu’il vient de commettre un impair par les regards médusés de la compagnie, il avale la rondelle de citron qu’il avait coincée entre ses lèvres en soutenant l’assistance de son regard.

L’ANECDOTE

Ce film est le dernier soubresaut du moribond « western spaghetti » tué par un manque d’ambition et des productions étriquées en recherche exclusivement de cash à peu de frais par des mercenaires du 7 eme art décidés à épuiser une mine jusqu’à sa dernière paillette.

NOTE : 12/20

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