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Synopsis

New York années 1990 Carmine Bonavia est un jeune prétendant à la mairie de la ville. Il est un sérieux challenger au vieux maire sortant. Une jeune journaliste de la télévision italienne obtient de lui un entretien. Ils en viennent à parler des racines siciliennes de Carmine. Son père a émigré aux Etats-Unis en 1938 et a toujours refusé d’y retourner. Cet entretien à bâtons rompus avec la jeune femme, lui donne deux idées. Annoncer la légalisation des drogues dures, et faire un voyage de noces à Palerme. En effet quelques jours après l’entretien avec la journaliste et l’annonce d’une de légalisation des drogues, il se marie…

CRITIQUE

Adaptation assez libre du roman éponyme de Edmonde Charles-Roux publié en 1966. Francesco Rosi et ses scénaristes installent l’intrigue dans le contexte mafieux et du trafic de drogue à l’époque (1990) dominé par la mafia italo-sicilienne. Ce qui depuis la fin des années 1990 n’est plus vraiment le cas. Les barons de la drogue sont depuis sud-américains.

Francesco Rosi avec « Oublier Palerme » tourne trois films en un. L’un est le portrait d’un politicien américain prêt à tout pour conquérir le pouvoir. Le deuxième est le portrait de la ville de Palerme en ces années 1990, le troisième est le portrait (en creux) de la ville de New York et de son futur face à la drogue.
Que ce soit pour l’homme ou pour les villes, le tableau n’est guère flatteur.

Le plus intéressant du film se passe à Palerme où les scénaristes nous font ressentir la chape de plomb de Cosa Nostra sur la Sicile et sa capitale.

Étonnant, par exemple, ce vieil aristocrate reclus dans un hôtel de luxe depuis plus de 40 ans pour avoir contrarié la mafia. Vittorio Gassman qui interprète un personnage réel (bien que retravaillé pour le film) encore vivant à l’époque du tournage, il s’agit du baron Giuseppe Di Stefano di Castelvetrano décédé en 1998.

Inquiétant, ce déballage de jasmin sur le parcours du jeune couple plus lourd de menaces qu’attirant la sympathie. Étrange, cette jeune sicilienne accompagnée d’un homme mûr qui fait du rentre dedans à Carmine Bonavia sous les yeux de sa femme.

Surprenante, cette loi du silence lors d’une rixe dans le marché bondé où personne n’a rien vu.

Bizarre, ce directeur du Grand Hotel Delle Palme qui ment à propos d’un rameau de jasmin envoyé à la femme du candidat…

La caméra de Francesco Rosi filme volontiers la ville de Palerme et nous montre ses splendeurs et ses misères. La déambulation dans les rues bordées de palazzi miteux, lépreux, abandonnés, serre le cœur du spectateur qui se demande comment une ville peut abandonner ainsi ses trésors.
Elle peut aussi être virtuose dans le palazzo où fut tourné la fameuse scène de bal du film de Luchino Visconti « Le guépard » (« Il gattopardo« ) (1963).
Je déplore n’avoir vu qu’une version tronquée de 10 minutes. Ainsi je n’ai pu voir les nonnes d’un couvent de Palerme danser le menuet. Scène remarquable pour ceux qui l’ont vue.

James Belushi trouve ici son meilleur rôle au cinéma.

La musique d’Ennio Morricone est superbe même si elle ne contient qu’un unique thème décliné en diverses orchestrations et divers tempi.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène de marché et de la découpe de l’espadon. Scène de reportage. Francesco Rosi a toujours su mêler la fiction, la reconstitution historique et le reportage.

L’ANECDOTE

Du 12 au 16 octobre 1957 a eu lieu au Grand Hotel Delle Palme un sommet entre Cosa Nostra sicilienne et Mafia italienne. Le sommet permettait d’organiser le trafic de drogue entre Europe et Etats-Unis et organiser ce qui sera appelé la « French Connection ». Parmi les convives Joe Bananas, Lucky Luciano, Joseph Palermo, Giuseppe Genco Russo et Vito Vitale…

NOTE : 17/20

Video & Photo

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