Synopsis
Paris années fin des années 1970, Raoul et son épouse Solange sont attablés au restaurant. Raoul s’inquiète du bonheur de leur couple. Il trouve que Solange est mélancolique et ne comprend pas pourquoi il ne parvient pas à la faire jouir. Il s’aperçoit qu’un homme attablé les regarde. Il s’approche du quidam et lui propose de lui prêter sa femme pour que cette dernière s’épanouisse enfin dans les bras d’un homme…
CRITIQUE
Je pense que dans les années 1970 le film a du faire se dresser les cheveux sur la tête de plus d’un!
Frigidité, ménage à trois, parents indignes, et détournement de mineur. Voici de bons ingrédients pour faire frémir la France giscardienne.
On peut aussi noter que ce même scénario ne serait jamais produit par personne en nos belles années 2010-2020 qui ont érigées en tabou absolu le détournement de mineur magnifiquement renommé pédophilie. Donc il faut voir ce film comme une œuvre unique au remake impossible.
Bertrand Blier part toujours dans ses films sur des postulats qui bousculent la société, et font appel parfois au surréalisme ou à l’iconoclastie souvent à une poésie baroque. Son thème préféré: le sexe.
On peut reconnaître une qualité à Bertrand Blier: un génie pour des dialogues percutants et au comique affûté. Pour interpréter ces dialogues et donner de la crédibilité aux situations improbables, le réalisateur sait choisir ses interprètes.
La jeunesse de Patrick Dewaere (31 ans) et Gérard Depardieu (30 ans), qui commencent à se faire leur place sous les sunlights, alliée à leur culot, font de ces deux acteurs d’excellents vecteurs de comédie.
Cependant Bertrand Blier a souvent du mal a retomber sur ses pattes quand après envolées sur envolées il a amené le spectateur dans des contrées inconnues.
La fin de ses films est au mieux laborieuse au pire bâclée. Ici elle est un peu laborieuse. Le rôle donné à l’enfant est trop développé et tue la comédie pourtant si bien partie durant la première heure du film. Dommage.
Il n’en reste pas moins un très bon film shaker.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Enchaînement de deux scènes grandioses: Raoul et Stéphane écoutent un concerto pour clarinette de Wolfgang Amadeus Mozart. Stéphane dit à Raoul combien Mozart compte pour lui, au point qu’il est devenu son pote! Avant que ne débarque le voisin pour se plaindre du bruit et de ses nuits blanches de petit commerçant de fruits et légumes.
L’ANECDOTE
Le film reçoit l’Oscar du meilleur film étranger.