Synopsis
Paris années 1980, Rive gauche Sacha Vernakis qui est une jeune femme divorcée vit avec son jeune fils. Elle est public relation dans le domaine médical et cherche à placer auprès des hôpitaux un nouveau laser qui permet de faire des interventions sur les yeux des patients. Rive droite, un procès retentissant a lieu. François-René Pervillard un riche homme d’affaires est jugé à propos d’un présumé détournement de bateau chargé d’aide alimentaire vers Cuba. Maîtres Garrigue et Senanques qui se sont associés il y a quelques années défendent l’accusé. Et gagnent le procès. Leur client est acquitté. Mais Paul Senanques, mari trompé car absent, semble avoir vendu son âme d’avocat des justes causes, pour celles des causes lucratives et pas forcément nettes. Lors de la présentation pompeuse d’un nouveau modèle d’ordinateur, il rencontre Sacha et tombe amoureux d’elle…
CRITIQUE
Philippe Labro avec « Rive droite, rive gauche » aurait pu réaliser un film.
Un film sur l’amitié de deux avocats mise à rude épreuve par une affaire qui met en évidence leurs divergences d’intérêts.
Un film sur la belle rencontre entre un avocat aisé, et une jeune et séduisante employée d’agence de promotion, divorcée, qui a du mal à joindre les deux bouts.
Un film sur les magouilles qui se greffent autour de l’aide alimentaire dans le monde, détournée au profit des dirigeants de pays affamés.
Un film sur une femme qui ne supporte pas que son mari qui fut un avocat aimant et préoccupé des petites gens, ne se consacre plus qu’à des dossiers sulfureux qui lui retirent sa présence, et se tourne donc vers des amours sans avenir et sans importances.
Un film sur le rôle de la presse comme cinquième pouvoir capable de mettre à jour les malversations des puissants du pays.
Un film sur la rivalité de deux femmes qui se disputent un avocat ayant pignon sur rue, et dont l’affrontement s’avère impitoyable.
Mais Philippe Labro a décidé qu’il effleurerait le concept du film.
Qu’il tournerait juste des petits bouts de tous les films qu’il aurait pu faire. Sans aller au fond des choses.
Avec des scènes parfois réussies: L’homme d’affaires menaçant ses avocats, la drague des interlocuteurs de Sacha…
D’autres qui frisent le ridicule: L’interview télévisée, les confessions volées de Pervillard, l’assassinat d’un conseiller de Pervillard qui trahit…
Les acteurs malgré leur charisme rament pour se sauver de ce naufrage. Les charmes de mesdemoiselles Carole Bouquet et Nathalie Baye n’y suffisent point. Gérard Depardieu, sûrement mal dirigé, n’est pas très juste.
Même la musique de Michel Berger détonne. Peut-être, parce que lui était dans le bon ton, contrairement au film?
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Prenez une émission d’interview de l’époque qui fonctionne, par exemple « L’heure de vérité » animée par François-Henri de Virieu. Un homme politique interviewé par trois journalistes. Donnez lui une modernité cinématographique, des fauteuils qui tournent sur eux mêmes, l’intervention d’une personne du public qui va jusqu’à se lever pour argumenter ses dires et vous avez la pire scène du film. Quand on sait que Philippe Labro est un journaliste, de voir une scène si mal traitée et si peu crédible, le spectateur peut s’interroger sur les motivations du réalisateur à faire un tel truc.
L’ANECDOTE
Françoise Labro femme de Philippe Labro a coécrit ce scénario il faut le dire assez catastrophique.
NOTE : 09/20
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