Synopsis

Pendant la bataille de Gettysburg le capitaine McComb de l’Union, est chargé avec une petite troupe de veiller à un chariot rempli en billets de banque d’1 million de dollars avec pour ordre de ne pas bouger de sa position. Mais au bout d’un moment un détachement de cavalerie sudiste fonce sur le chariot obligeant le capitaine McComb à fuir. Puis voyant que le chariot risquait d’être pris, à brûler le contenu de celui-ci. Mis aux arrêts et traduit en cour martiale, il est destitué de l’armée…

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CRITIQUE

Film atypique qui commence pendant la guerre de sécession et se mue rapidement en film sur la finance et la naissance du capitalisme, et sa montée en puissance dans une contrée minière.

Une fois de plus le western nous montre un homme qui débute par la possession (souvent plutôt malhonnêtement) d’un saloon avec tables de jeu puis qui étant son empire, et son influence financière rapidement sur toute une ville. Il semblerait (avec les propriétaires de bétail) que ce soit un archétype de modèle de réussite dans l’ouest en ces années de conquêtes territoriales.
Ici McComb met la main par ruse sur des tables de jeu qui ne lui appartiennent pas.

Quoiqu’il en soit le film est passionnant de bout en bout même s’il perd de sa fonctionnalité westernienne pour ne la recouvrer qu’à la toute fin.
Le film est avant tout la critique d’un système capitaliste qui lorsqu’il fonctionne sans anicroche enrichit tout le monde, les petits modestement et les gros énormément.

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Mais quand le système se grippe, ceux qui trinquent ce sont les premiers. Les seconds même ruinés ne subissent pas les désagréments de leurs ex-employés. Walsh et ses scénaristes montrent un système pervers en soi qui certes crée de la croissance mais au prix de moultes crises plus ou moins destructrices. Ainsi elle broie les opposants mais aussi qui dresse ses partisans les uns contre les autres.

Errol Flynn (1909-1959) malgré une réputation désastreuse (cf l’anecdote) est une fois de plus impeccable tout comme Ann Sheridan (1915-1967) dont on ignore de nos jours l’importance de cette actrice dans les années 1930-1950.

Les seconds rôles (Thomas Mitchell, Tom D’Andrea) sont bien servis et ne sont pas que des faire valoir à la star du film.

Raoul Walsh (1887-1980) tourne « La rivière d’argent » pour la majeure partie en intérieurs pour ce film, lui qui a la réputation d’être un maître du tournage en extérieurs. Il parvient à tourner deux scènes où les extérieurs sont primordiaux. Le tout début du film et la scène où Michael McComb met la main sur sa nouvelle propriété. D’un coup de panoramique le réalisateur nous représente ce que sera le domaine ses activités et ses limites.

La musique de Max Steiner (1888-1971) sans faire partie de ses plus belles compositions est une belle réussite.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE 

L’ouverture du film jusqu’à l’incendie du chariot plein de billets de banque. La plongée dans la guerre de sécession est une grande réussite.

L’ANECDOTE 

Errol Flynn avait une mauvaise réputation d’alcoolique (et pour cause!). Les journées de tournage étaient en général saccagés par l’ivrognerie de l’acteur incapable alors de se tenir. Jack Warner plus qu’agacé par le comportement de sa star a laissé traîner une note dans laquelle il engageait financièrement l’acteur si le tournage devait être perturbé et son coût augmenté à cause de son comportement. Sous pression Errol Flynn eut d’énormes tensions avec Raoul Walsh qui ne tourna plus avec lui. C’était leur 8ème collaboration.

NOTE : 15/20

Video & Photo

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