Synopsis

1918, dans un village de l’Est de la France, l’armée allemande se replie face à la pression des armées alliées, notamment britannique. Mais les allemands truffent le blockhaus d’explosifs et relient le détonateur au clocher de l’église. Le blockhaus est camouflé par un cirque qui s’est installé sur la place du village. Un villageois qui a compris la manœuvre allemande fait évacuer le village et prévient les alliés par téléphone. Le soldat Charles Plumpick est chargé d’aller repérer le blockhaus. Mais lorsqu’il arrive il est repéré par des soldats allemands, il se réfugie dans un asile d’aliénés qui le prennent pour le roi de cœur…

CRITIQUE

Philippe de Broca tourne cette comédie hors de toute convention, et dont la sortie dans les salles obscures, est un flop retentissant.

Les critiques (de l’époque) assassinent le film, (aujourd’hui ils l’encensent) et les spectateurs déroutés, s’abstiennent.
La société de production Fildebroc boit le bouillon.

Pourtant quelle magnifique comédie. Il émane de ce métrage une poésie incroyable.
L’univers surréaliste des fous qui portent tous un nom de fleurs ou de plantes, s’avère réconfortant dans un monde déchiré par la pire des guerres qu’ait connu le vieux continent. Les aliénés investissent la ville désertée de sa population, et réinventent un monde de légèreté et d’entente.

Bien entendu il fallait une distribution de haute qualité et tout le perfectionnisme de Philippe de Broca pour faire passer la pilule.

Alan Bates la couronne de travers sur la tête, fait un parfait roi de cœur, dont les origines britanniques sont un atout. Ses amours avec une folle qui fait la putain (ou l’inverse) sont touchantes.
Le couple d’aristocrates interprété par Françoise Christophe, et Jean-Claude Brialy est magnifique.
Michel Serrault en coiffeur sorti d’asile, fait ses gammes bien avant  son rôle de zaza dans « La cage aux folles » de Edouard Molinaro.
Yves Robert fait une apparition remarquable en général Baderna.

De nos jours « Le roi de cœur » n’est plus avant-gardiste mais a un charme fou. Les dialogues de Daniel Boulanger sont un vrai plaisir à nos oreilles.

Georges Delerue a composé une bande originale de toute beauté qui va de la sonate, à la polka, la valse, la musique de cirque et la musique militaire. Il ne fait aucun doute que c’est le plus grand compositeur français et mélodiste qui ait travaillé pour l’industrie du cinéma.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le soldat Charles Plumpick couronné, défile sur son cheval suivi des fous qui l’ont fait roi. Lorsqu’il sort du village les fous refusent de le suivre et lui demandent de revenir, le monde extérieur étant dangereux! Belle inversion des choses.

L’ANECDOTE

Le film a été acheté dans les années 1980 aux USA. Là-bas le film trouve un public. Il devient un film culte pour les cinéphiles américains. En France il est toujours aussi peu connu, et n’apparaît quasiment jamais à la télévision.

NOTE : 17/20

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