Synopsis

4 septembre 1980 fête de Santa Rosalia, les deux familles de Cosa Nostra la famille palermitaine menée par Stefano Bontate et la famille corleonese dirigée par Toto Riina, se réunissent pour une ultime tentative d’entente sur le partage du business de la drogue. Mais malgré une photo de famille, Tommaso Buscetta qui fait partie du clan palermitain comprend que les choses changent et que son salut se trouve à l’étranger. Il part pour le Brésil. Pendant ce temps les amis de Tommaso Buscetta puis certains membres de sa famille se font décimer sous les balles corleonaises…

CRITIQUE

Comme le dit le procureur italien Giuseppe Ayala qui a vécu au plus près le maxi procès de Palerme (1986-1987), « Le film satisfait le spectateur, mais ne satisfait pas le procureur« .

Plus largement je dirais que le film satisfait le spectateur qui s’interesse de loin à la mafia sicilienne, mais pour celui qui a creusé un peu le sujet, il offre bien des frustrations.
Notamment le film ne permet pas de montrer le moment entre le juge Falcone et Tomaso Buscetta qui permet de faire basculer le mafieux et le convertir en repenti. Car il a fallu bien des rencontres avec le juge Falcone et bien du temps avant qu’il ne se décide à parler.
On ne voit pas non plus suffisamment les moments cruciaux où Tomaso Buscetta met à plat devant le juge Falcone l’organisation de Cosa Nostra. Ceci se résume dans le film en une phrase.

J’ai encore regretté que sur les 2h20 de film le maxi procès ne dura qu’une petite demi-heure. Or c’est la conséquence désastreuse pour Cosa Nostra des quasi 500 pages de déposition de Tommaso Buscetta au juge Falcone.

Le meilleur du film est d’avoir pris le contrepied des réalisateurs italo-américains (Francis Coppola, Martin Scorsese, Brian de Palma) qui ont fait des films sur la mafia avec un traitement « romantique » de la mafia, dans lesquels le spectateur peut trouver matière à s’identifier aux mafieux.
Marco Bellocchio refuse ce point de vue et fait de tous les mafieux y compris Tommaso Buscetta des affreux personnages rebutants.

Autre point fort du film ce sont les éliminations de la seconde guerre de Cosa Nostra qui sont filmées dans l’instant. Il n’est pas proposé au spectateur la préparation de ces assassinats, ni les scènes d’investigations sur les lieux.

Nicola Piovani signe une nouvelle fois une bien bonne musique très mélodique : « à l’italienne ».

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La fin de la confrontation entre les deux ex amis et néanmoins mafieux Pipo Calo et Tommaso Buscetta. Ce dernier lamine devant la cour celui qui a réclamé la confrontation. Pour le coup tous ceux qui ont réclamé la confrontation avec le repenti se dédient sur le champ.

L’ANECDOTE

Le tournage a bénéficié du décor de la véritable salle du bunker construit contre la prison de Palerme. Marco Bellocchio a donc pu théatraliser à souhait les scènes du procès.

NOTE : 14/20

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