Synopsis

Paris 1943, Marcel Martin se rend chez un épicier dénommé Jambier qui possède un cochon et a décidé de l’égorger pour le vendre au marché noir à un boucher. Mais il faut transporter le cochon dépecé. Il est placé dans 4 valises. Martin est ennuyé car son complice habituel s’est fait arrêter. Il est dans l’expectative. Quand dans le  café où il a ses habitudes, survient un homme qui lui semble faire du plat à sa femme. Pour mettre le holà, il l’embauche pour porter les valises et traverser Paris, de nuit, avec la marchandise…

CRITIQUE

Claude Autant-Lara était un cinéaste écorché vif plutôt de gauche qui instillait du venin dans ses œuvres, avant que l’amertume ne le submerge et le fasse sombrer dans le fascisme le plus viscéral.

Cette « Traversée de Paris » adaptée du roman éponyme de Marcel Aymé autre anticonformiste et anarchiste de droite appuie là où ça fait mal.

Au scénario et aux dialogues Jean Aurenche et Pierre Bost qui ont subi les affres de l’occupation voir le film de Bertrand Tavernier « Laissez-passer« (2002), les compromis pour survivre, et les manques de libertés de paroles et de mouvements.


Ils ont été aussi spectateurs du comportement quelque fois grandiose mais souvent lâche, et parfois ignoble des français dans ce cadre de survie. Après dix années où ils ont ruminé tout ceci, ils restituent ce pamphlet acide et subversif dans une France qui s’aseptise et cherche à oublier.

Claude Autant-Lara filme les visages au plus près. Et donne à Jean Gabin un contre-emploi extraordinaire.
Louis de Funès et Bourvil sont chacun dans une partition qu’ils connaissent.

Max Douy aux décors et Jacques Natteau à la photographie, subliment l’œuvre dans son atmosphère et sa qualité visuelle.

Quant à la musique de René Cloërec elle a juste un rôle illustratif et reste discrète. A l’époque on n’appelait pas ce genre de film « buddy movie » mais on peut le ranger dans cette catégorie, puisqu’il s’agit de suivre deux personnages qui accomplissent une même mission mais chacun ayant un intérêt tout différent à l’autre.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La colère de Grandgil après le couple de bistrotiers et leurs clients. Jean Gabin dantesque.

L’ANECDOTE

Coupe Volpi pour la meilleure interprétation à André Bourvil lors de la Mostra de Venise en 1956.

NOTE : 16/20

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