Synopsis
Après la guerre de sécession certains n’ayant pas envie de raccrocher le flingue, se dirigent vers la Mexique aux prises à la révolution juariste qui veut virer l’empereur Maximilien. Parmi ces aventuriers américains Ben Trane ancien gradé sudiste qui à quelques encablures de Mexico voit son cheval devenu invalide. Il s’approche d’une cantina où il remarque deux chevaux. Quand surgit à la porte un autre aventurier Joe Erin. Ce dernier lui vend le cheval non sellé pour une somme astronomique. A peine la tractation faite, les troupes de Maximilien arrivent au grand galop ce qui hâte le départ de Joe qui lui annonce qu’il a volé le cheval au chef de la troupe qui arrive. Les coups de feu sur Ben Trane ne tardent pas à pleuvoir. Les deux aventuriers parviennent à échapper à la troupe. Ben Trane assomme Joe Erin et lui prend son cheval…
CRITIQUE
Borden Chase scénariste célèbre pour (avant tout) ses westerns « La rivière rouge » (1948) de Howard Hawks, « Winchester 73 » (1950) de Anthony Mann, « Les affameurs » (1952) élabore l’histoire de ce film qui sera rédigée par Roland Kibbee et James R. Webb. Peut-être pour cela le film, quoi qu’important dans l’histoire du western, n’est-il pas à la hauteur de ceux précédemment cités.
« Vera Cruz » est un film « historique » dans le genre car il annonce la fin du western avec les bons stéréotypes du bon cow-boy qui défend la veuve et l’orphelin. Il annonce le cinéma de Sam Peckinpah et le western italien.
En 1962 Sergio Leone réalisateur de la seconde équipe et Robert Aldrich sur le tournage de « Sodome et Gomorrhe » ont dû pas mal échanger sur leur vision du western et sur le film « Vera Cruz« .
Même si au bout de 8 semaines Sergio Leone quittait le set sur un désaccord artistique et éthique selon ses dires dans « Conversation avec Sergio Leone » de Noël Simsolo.
La seule chose qui intéresse les deux personnages principaux c’est l’offre pécuniaire d’un camp dans un premier temps, puis ce sera l’or qu’ils escortent de Mexico à Vera Cruz.
Mais le film reste assez étrange. Des scènes ne sont pas vraiment réussies comme :
-La scène de la tractation entre le général juariste, le général maximilianiste, Joe Erin et Ben Trane. L’apparition des peones juaristes sur les hauteurs des bâtiments qui entourent la place où se situe la tractation est trop chorégraphiée et n’a rien de réelle.
-La scène dans le palais de Maximilien où les uns et les autres montrent leur dextérité à l’arme à feu. Scène maintes fois vue et ici pas très bien traitée.
Les deux personnages féminins sont à peine esquissés. Celui de la comtesse interprété par Denise Darcel aurait pu être un levier plus important dans la dramaturgie. L’actrice manque furieusement de sex-appeal. Et plutôt que d’avoir deux femmes aurait-il été mieux d’en voir qu’une seule attisant la rivalité des deux hommes.
La réussite du film réside dans les caractères antagonistes des deux personnages principaux campés avec superbe par Burt Lancaster et Gary Cooper.
Le premier jeune, buriné, vêtu de noir, le sourire éblouissant, cynique, âpre au gain et sans foi ni loi qui commande une bande de soudards.
Le second plus âgé, plus nonchalant tout aussi avide d’argent (mais pour une cause, celle de recouvrer sa propriété sudiste), solitaire mais aussi plus réfléchi.
C’est par lui alors que l’on s’achemine vers un western crépusculaire.
Les scène d’action sont une réussites. Lisibles et limpides d’autant qu’elles mettent en scène des dizaines de personnes. mis elle s’enchaînent sans que les scènes de transition fussent passionnantes. C’est un peu dommage.
La musique de Hugo Friedhofer est aussi une déception supplémentaire sur ce film.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
La scène finale. Joe Erin a lâchement tué le dernier homme de sa bande pour ne pas à avoir à partager le magot. Ben Trane veut remettre l’or aux juaristes et doit affronter Erin.
L’ANECDOTE
Quatrième long métrage en deux ans « Vera Cruz » est le deuxième western de Robert Aldrich.