Synopsis

Années 1970 dans le sud de la France, Mélancolie Mau aide sa mère Juliette au bowling qu’elle gère. Son mari Tony qui travaille comme personnel navigant dans une compagnie aérienne est absent. Ce jour là il pleut. Et par extraordinaire un homme descend du bus qui vient de Marseille. L’homme suit Melly (Mélancolie) toute la journée. Le soir rentrée chez elle, l’homme surgit dans la maison et la viole…

CRITIQUE

Étonnant thriller que ce film.

C’est l’écrivain Sebastien Japrisot qui a écrit le scénario original. Et effectivement de l’originalité il y en a. Notamment dans l’atmosphère du film. La psychologie y joue un grand rôle et notamment le passé de Mélancolie Mau, dont la mère était adultère et le père parti alors qu’elle était enfant.

Le film ne contient que très peu de scènes d’action (la mort du violeur) et une bagarre dans un claque pour bourgeois parisien. Et c’est tout.
Le reste n’est qu’un affrontement psychologique entre le mystérieux américain surgi de nulle part et la frêle Melly. Ou cette relation quasi sado masochiste entre l’américain Dobbs et Melly. Parfois amicale et propice aux confidences, parfois tendue et assez violente.

René Clément prend le temps d’installer le suspens d’autant que le personnage de Dobbs détient quelques longueurs d’avance sur les événements par rapport à Melly et aux spectateurs.

Les interprétations de Marlène Jobert et Charles Bronson sont irréprochables.
Mais la véritable révélation c’est la qualité du travail d’Annie Cordy qui est tout simplement magistrale dans ce film. Mère volage et déconsidérée par sa fille, mais mère aimante qui préférera mentir (ce qu’elle s’est toujours refusé à faire) pour sortir sa fille d’une situation délicate.

La musique de Francis Lai assume le rythme du film et ses méandres psychologiques.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La mère de Mélancolie donne à sa fille une lettre que cette dernière s’est envoyée depuis Paris. Toute la tendresse d’une mère incomprise de sa fille. Sublime Annie Cordy.

L’ANECDOTE

Sébastien Japrisot (1931-2003) parfait anagramme de son nom Jean-Baptiste Rossi , il écrit en deux temps trois mouvements de romans policiers « Compartiment tueurs » et « Piège pour Cendrillon » qui auront un succès public conséquent.
Les deux romans seront adaptés au cinéma. Le premier « Compartiment tueurs » (1965) par Costa-Gavras le deuxième par André Cayatte.
L’écrivain ne cessera d’osciller entre littérature et cinéma.
Il réalisera en 1988 « Juillet en septembre« . Le film est un bide. Il faut dire qu’il est franchement raté. Il adaptera pour le cinéma « Histoire d’O« , « L’été meurtrier« , « Les enfants du marais« , « Un crime au paradis« .
Le film de Jean-Pierre Jeunet « Un dimanche de fiançailles » est tiré d’un de ses romans.

NOTE : 15/20

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