Synopsis

Périphérie de Rome, quartier Monte Ciocci, années 1970, dans un des bidonvilles qui entourent la ville, le vieux Giacinto Mazzatella règne sur toute sa famille en tyran. Son obsession quotidienne: préserver son magot d’un million de lires, reçus de la compagnie d’assurances quand il a perdu son œil, et qui passe son temps à changer de cachette. Il faut dire que dans sa masure qui contient toute sa famille (une bonne vingtaine de personnes) la promiscuité limite les endroits adéquats. De plus tous lorgnent sur le trésor. Pour eux qui vivent de menus larcins dans les rues de Rome, de petits trafics, de prostitution, ou sur la pension de mémé, ce magot mettrait un peu de beurre dans les épinards…

CRITIQUE

Ettore Scola filme sans complaisance (si ce n’est celle de la satire) ce microcosme de déshérités, pauvres et marginaux relégués hors de la ville.

Il y décrit des conditions de survie dans une promiscuité terrible. A tel point que ces gens vivant les uns sur les autres se détestent tous et tous détestent le vieux tyran qui ne cesse de parler de son million de lires, et de traiter les autres de voleurs, et autres noms d’oiseaux qui les rabaissent eux qui ne volent déjà pas bien haut.

Le réalisateur et son scénariste Ruggero Maccari décrivent un monde de débrouillardises, de perversions mentales et sexuelles. Ce film décrit un genre de « no future » dans un bidonville, où pour ses gens on ne voit pas d’issue possible si ce n’est par la mort.
Film absolument pessimiste mais avec de la comédie introduite dedans, Ettore Scola pousse au maximum les ressorts de la comédie  à l’italienne dans le rire amer.

Il s’appuie sur son principal et génial interprète Nino Manfredi qui avec ce Giacinto Mazzarella crée un personnage odieux, méchant et inoubliable pour le spectateur. Il fait appel aussi à la farce, la bouffonnerie (gifles, coups de pied au cul, et bagarres) pour amener quelques ressorts comiques à ce film désespéré.

La musique du grand Armando Trovajoli, fidèle musicien du réalisateur est une grande réussite artistique.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La famille se rebelle contre le vieux et lui colle du poison dans les spaghettis. Les voici tous attablés silencieux à regarder le vieux s’empiffrer attendant que le poison agisse. Un régal d’humour noir.

L’ANECDOTE

Le tournage a été effectué dans un véritable bidonville, situé sur les hauteurs de Rome au quartier Monte Ciocci qui offre une vue sur la capitale italienne et sur la cité du Vatican. A quelques encablures de ces masures précaires la richissime basilique Saint-Pierre exhibe quasi avec indécence ses marbres et multiples richesses artistiques. Une majorité des comédiens sont des gens du bidonville.

NOTE : 17/20

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