Synopsis

1938 Geoffrey Firmin ancien consul de Grande Bretagne au Mexique, démissionné du Foreign Office, déambule dans les rues de Cuernavaca ce jour de la fête des morts. Il est sérieusement imbibé d’alcools divers : brandy, whisky, tequila et mezcal le pire de tous. Il lutte par l’alcoolisme à ses manques qui le font trembler. De temps en temps il boit une lampée d’alcool mélangé à de la strychnine. Médicament souverain. Sa femme Yvonne l’a quitté il y a quelques mois et son désespoir le fait plonger encore plus dans l’alcool. Son ami médecin qui le rencontre dans une cantina l’amène au gala de charité de la Croix Rouge où il rencontre l’attaché d’ambassade allemand (nazi). Prenant d’autorité le micro il prédit un futur funeste fait de morts tellement nombreux qu’ils seront entassés dans des trains accompagnés par des voyageurs première classe et que le jour de la fête des morts n’y suffira plus. Il faudra des mois voire des décades de fêtes de la mort pour digérer la future apocalypse. Son ami le docteur le mène s’apaiser à l’église et lui demande de prier pour le retour de sa femme…

CRITIQUE

Antépénultième film du réalisateur.

« Au-dessous du volcan » ne déparait pas dans sa filmographie, teintée souvent de désespoir, d’échec et de cynisme.

Son scénariste Guy Gallo adapte un roman réputé inadaptable de Malcom Lowry. On y voit un homme plombé par un échec amoureux mais aussi par une fascination (qu’avait John Huston) du Mexique qu’il a maintes fois filmé. Ses paradis (la somptuosité des paysages) et ses enfers (la pauvreté, l’alcool, et la fascination de la violence).

Car ce film est plus un film sur le Mexique et ses beautés mortifères que sur l’alcoolisme.
On côtoie la mort régulièrement dans le film en fréquentant un nazi et la cohorte de morts qui s’annonce, en buvant du mezcal frelaté, ou encore lors de la fête des morts pendant laquelle les gens se déguisent en squelettes, en manquant de se faire écraser par une voiture, ou en rencontrant un sinarquista (fasciste mexicain) et une armée douteuse sur ses intentions, en bravant un taureau à la corrida, ou en se rendant dans un bar à putes plus que louche au pied du Popocatepelt.

C’est est un petit bijou de noirceur tourné par un John Huston en grande forme. Il y met tout ce que le Mexique peut avoir comme fascination et comme répulsion, mais aussi tout ce comporte comme désagrégation cette époque d’avant seconde guerre mondiale qui sera terrible.

Le rôle principal interprété par un Albert Finney magnifique et flamboyant donne toute l’ampleur de la déchéance du personnage (il renvoie au personnage interprété par Richard Burton dans « La nuit de l’Iguane« ) (« The night of the iguana« ) (1964) toujours de John Huston). Mais une déchéance splendide et démesurée. L’acteur en interprétant ce consul déchu et alcoolique trouve un rôle à hauteur de son immense talent.

La photographie signée Gabriel Figueroa (qui a déjà travaillé sur les films mexicains de Luis Buñuel ainsi que sur « La nuit de l’iguane« ) est superbe.

Quant à la musique d’Alex North elle est un peu trop cannibalisée par les musiques folkloriques mexicaines.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Première scène Geoffrey Firmin déambule lunettes noires et costume avec noeud papillon dans les rue de Cuernavaca. Il a la cuite digne, à peine une hésitation dans la démarche. Du grand Albert Finney.

L’ANECDOTE

Présenté hors compétition à cannes en 1984, mais John Huston reçoit un prix hommage pour l’ensemble de son œuvre.

NOTE : 17/20

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