Synopsis

A Angevine un petit village une jeune femme veut découvrir le monde. Elle fait les beaux jours des villageois et villageoises qui la couvent d’un regard attendri. Au premier chef ses parents et l’instituteur Gabriel qui ne sait comment lui déclarer sa flamme. Sur son yacht Broderick MacPower un homme d’affaires américains règle les derniers détails de son quatrième divorce et décide d’accoster en France. Il demande à sa secrétaire de lui trouver une nouvelle femme Marie décide pour quitter le village de participer à un concours de beauté « Miss Flots Bleus » dans la ville côtière proche. Les candidates sont peu nombreuses, et Marie l’emporte les journaux régionaux parlent de l’évènement…

CRITIQUE

On sait le goût de Philippe de Broca (1933-2004) pour les comédies où la part onirique y est importante. Notre réalisateur et doux rêveur nous concocte donc avec la complicité du fidèle Daniel Boulanger (1922-2014) au scénario et aux dialogues, un petit village, tout petit, avec comme point central une place, une poste, une école, et un bistrot. Et Marie qui fait le bonheur du village par sa jeunesse sa beauté et son insouciance.
Et comment préserver un si joli petit village et sa population face à l’impétuosité et la puissance financière américaine capable de tout y compris déplacer le village sur les bords de l’Hudson et en faire un parc d’attraction.

Les deux auteurs jouent les funambules entre les situations et les dialogues pour que le film ne décroche pas trop dans l’irréel.
Ils y parviennent tant bien que mal.

L’acteur Bert Convy paie le parti pris de l’américain surmené, richissime et capricieux véritable tourbillon agaçant. Mais c’était dans le cahier des charges du rôle.
Marthe Keller (25 ans) est effectivement ravissante et illumine de son charme le film.

Philippe Noiret en amoureux transi n’est pas mal non plus. Il retrouve un peu les accents de son « Alexandre le bienheureux » (1968) d’Yves Robert. Notamment en jouant les irréductibles et se retrouvant seul (tous les autres ayant émigré vers New York).

Le film a du rythme, du charme, de la bonhommie si l’on y rit pas à gorge déployée on y sourit énormément, et disons le,  en ces temps (2020-2022) de retour à la nature de recherche d’authenticité et de consommer « mieux et plus décarboné » ce vieux film reprend un coup de jeune assez phénoménal.

Georges Delerue comme souvent pour Philippe de Broca trouve une superbe mélodie, avec un violoncelle mélancolique qui vous arrache les larmes. C’est magnifique.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le mariage français entre Marie et Broderick est interrompu par la course cycliste locale à laquelle participe Gabriel et qui passe par trois fois sur la place du village ou siège la mairie.

L’ANECDOTE

Philippe de Broca jugeait son film avec une sévérité surprenante et jugeait que ses scènes les plus réussies étaient celles de l’élection de Miss Flots Bleus qui avaient peu à voir avec le sujet de son film.
Il était aussi stupéfait de la supériorité de la comédie à l’italienne sur la comédie française de par l’audace de ses thèmes en comparant son film « petit bourgeois » à « Drame de la jalousie » (« Dramma della gelosia : tutti i particolari in cronaca« ) d’Ettore Scola sorti la même année.

NOTE : 13/20

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