Synopsis
Paris, années 1990, Maxime la quarantaine est le gérant d’une lutherie et marchand d’instruments et Stéphane la quarantaine aussi, est luthier aux doigts d’or qui sait déceler le moindre problème d’un violon et le réparer et ainsi satisfaire l’exigence des violonistes professionnels. Les deux hommes sont travaillent en bonne intelligence sans être associés. Maxime a rencontré Camille, une jeune concertiste de laquelle il est tombé amoureux. Il s’en confie à Stéphane. Un jour Camille rentre dans l’atelier pour régler son violon avant d’entamer une session d’enregistrement. Stéphane n’est pas insensible au charme de Camille…
CRITIQUE
Avant dernier opus de Claude Sautet et un de ses plus beaux film.
Daniel Auteuil a vu sa carrière exploser 6 ans plus tôt grâce aux diptyque de Claude Berri « Jean de Florette » (1986) et « Manon des sources » (1986) et passer au stade de grand acteur français.
Ici il confirme qu’il est digne de ce statut.
Le titre du film défini parfaitement le caractère du personnage interprété par Daniel Auteuil. Insensible aux élans du cœur que ce soit en amour ou en amitié. Le personnage est froid et calculateur. Il ne laisse rien apparaître de ses émotions.
De plus le film est tourné dans des couleurs froides (gris et bleus) ce qui laisse au spectateur une impression de mal-être et d’inaptitude à l’amour.
Film lent et intimiste aux dialogues très travaillés et précis nous avons ici ce que le cinéma français peut produire de plus fouillé dans la description de l’âme humaine.
André Dussollier est admirable en homme qui voit que la femme de sa vie lui échappe attirée comme un insecte par son ami.
Quant à Emmanuelle Béart, elle est vraiment dans son meilleur rôle. Elle a appris la technique du violon de façon très convaincante permettant à Claude Sautet de longs plans d’elle, jouant de son instrument.
Le film reçoit le lion d’argent à la Mostra de Venise.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Stéphane se rend chez son ami Lachaume professeur de musique. Celui-ci est mourant. Stéphane lui administre sans état d’âme, comme il soigne les violons, une injection létale qui met fin aux souffrances, sous les yeux de Maxime, soulagé, qui s’évite ainsi de douloureux atermoiements.
L’ANECDOTE
Deux Césars couronnent cette réussite artistique. Une statuette pour Claude Sautet en tant que meilleur réalisateur et une pour André Dussollier comme meilleur acteur dans un second rôle.