Synopsis

6 mai 2007 deuxième tour de l’élection présidentielle en France, Nicolas Sarkozy est au téléphone. Au bout du fil Cecilia, sa femme qui refuse d’aller voter avec lui devant les médias. Le futur président se remémore la fin de sa disgrâce par sa nomination au ministère de l’intérieur le 7 mai 2002. Jacques Chirac le Président de la République qui n’a pas supporté sa trahison avec Edouard Balladur, conseillé par Jean-Louis Debré, lui refuse le poste de premier ministre pour le confier à Jean-Pierre Raffarin, il le nomme au poste de premier flic de France dans l’espoir de le voir sombrer à ce poste…

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CRITIQUE

Je n’hésite pas à le proclamer ce film est un grand événement.

C’est la première fois qu’une biographie utilise les vrais noms d’hommes politiques et que les faits privés et publics montrés soient récents (4 à 9 années de recul). C’est la première fois en France (à ma connaissance) qu’un film décrit des faits réels politiques sans chercher à les maquiller en changeant les lieux ou les noms des personnages.

Grosse gageure lorsque l’on connaît la promptitude de ces hommes publics à mettre devant les tribunaux ceux qui s’immisceraient dans leur vie privée.

Patrick Rotman principal scénariste du film a fait un énorme travail de documentation pour que ce qu’il décrit dans le film soit incontestable et s’éviter ainsi des déboires judiciaires qui auraient pu ruiner la sortie du film et ses producteurs.
Alors il est vrai que les journalistes qui ont vu le film n’ont pas appris grand chose qu’ils ne savaient déjà et l’ont bien fait savoir en tirant à boulets rouges sur le film.

Mais le public français n’est pas journaliste (en général même il se défie un peu de ces gens-là) et je pense que, comme moi, il a appris certaines choses. Et qu’en plus, la remise en perspectives des événements sur 5 années, permet de mieux cerner le travail de reconquête pour Nicolas Sarkozy avant son arrivée au sommet de l’Etat, au détriment de sa femme Cécilia. Car il paie cher son accession au pouvoir par la séparation d’avec elle.

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Le film ne montre pas d’animosité anti Sarkozyste ou de tendances favorables au personnage, il dissèque cliniquement les événements (nombreux) qui ont mené l’ennemi de Chirac à lui succéder.

J’ai trouvé les situations réalistes, les acteurs plus que crédibles (Denys Podalydès et Bernard Le Coq vraiment excellents).

La réalisation de Xavier Durringer est fluide et son film n’a pas de temps morts.
La comédie est souvent présente non pas dans une écriture gaguesque mais par l’absurde de ces personnages d’un tout petit cercle qui se haïssent et sont contraints de se parler quitte à se dire des mensonges éhontés.

On pourra reprocher au film de ne pas cerner tout l’entourage du candidat (exemple Frank Louvrier, Laurent Solly, Pierre Charon, Frédéric Lefèbvre dont les rôles sont obscurs). Mais c’est souvent ainsi dans les films politiques, la foison des personnages parasite un peu la compréhension du récit.

Nicola Piovani signe une musique sautillante et volontiers humoristique qui rappelle celle de Nino Rota pour Federico Fellini. Cette musique  nous dit que tout cela est un grand cirque médiatique.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène où Sarkozy entrant à l’Elysée pensait en ressortir premier ministre. Jacques Chirac lui donne une leçon de rancune des plus magistrales.

L’ANECDOTE

Bien entendu le film n’eut pas de financements de la part des chaînes de télévisions grandes frileuses devant l’éternel pour les sujets un peu trop « politiques ».

NOTE : 17/20

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