Synopsis

Californie années 1880 le village de Hard Times (temps difficiles) est faite d’une rue principale d’un saloon, une épicerie, un cimetière et un puits. Will Blue en est le maire. Un jour un homme violent et hors-la-loi entre au saloon et après s’être saoulé, il bat une prostituée jusqu’à la mort puis tue le tenancier du saloon et brûle les principaux bâtiments du village. Enfin il vole un cheval au croque-mort et ce dernier voulant le récupérer, le tue aussi et s’enfuit. Will Blue n’a pas fait grand chose pour arrêter l’assassin. Il recueille cependant Jimmy un orphelin et Molly une prostituée qu’il considère comme sa femme. Will Blue n’a qu’une idée: reconstruire Hard Times et incite les gens de passage à s’installer afin de rouvrir un saloon et une épicerie, de même il recrute un nouveau croque-mort. Mais tout le monde sait que le hors-la-loi finira un jour ou l’autre par revenir…

CRITIQUE

Western hors normes et énigmatique.

Burt Kennedy qui adapte un roman de E.L. Doctorow laisse planer une étrange atmosphère tout au long du film.

Mais ce film reste un vrai western âpre et rugueux.
La violence y est gratuite de la part du hors-la loi qui ne s’exprime jamais si ce n’est par un rire démoniaque.
Nous ne connaissons donc pas ses motivations: Vengeance? Folie? Plaisir d’exercer un pouvoir?

Aldo Ray est terrifiant dans ce rôle de pur méchant.

Mais les motivations de Will Blue pour ne pas intervenir contre ce tyran incendiaire et meurtrier sont elles aussi mystérieuses. Est-il pacifiste? Ne pense-t-il qu’à la prospérité de la ville, pensant que son développement supplantera les méfaits du hors-la-loi? Est-il juste un lâche comme le soutient sa compagne et ex-prostituée ainsi que le jeune Jimmy?
Rien de tout cela n’est clairement montré et le spectateur glisse d’une idée à l’autre à propos du comportement du héros (en fait anti-héros).

Henry Fonda dans le rôle de Will Blue est dans un contre emploi étonnant et son interprétation ambigüe est tout à fait remarquable.
Janice Rule qui interprète Molly a elle aussi un rôle tout à fait étrange. Voici une femme que l’on plaint au début du film ayant failli mourir brûlée vive. Puis au fur et à mesure que le film progresse son personnage devient de plus en plus agressif vis-à-vis de Will Blue et de plus en plus manipulatrice vis-à-vis de Jimmy l’enfant qu’elle transforme en chien de garde, à qui elle confie un fusil.
Sa fin tragique (tuée accidentellement par le bras qu’elle a armé) ne nous touche plus.

Burt Kennedy filme la violence sans complaisance mais sans fioritures. Les scènes sont sèches et rapides.

Le compositeur Harry Sukman signe une grande musique de western où les cuivres notamment les trombones et les tubas ont la part belle.

Film peu connu et qui mérite qu’on s’attarde dessus.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Man from Bodie le hors-la-loi accoudé au bar fait signe à une prostituée de s’approcher. D’un geste violent il lui déchire la robe et dans un grand sourire la fait monter à l’étage. Les clients du saloon entendent alors les cris de la femme qui se fait violer. Impressionnant.

L’ANECDOTE

« Frontière en flammes » était à l’origine tourné pour la télévision. Mais la société de production a estimé que ce film méritait une sortie en salles. Sa violence a divisé la critique.

NOTE : 15/20

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