Synopsis

New York années 1980, un duo de chanteurs – compositeurs « Chuck Clarke et Lyle Rogers » qui veulent concurrencer « Simon & Garfunkel » mais sont loin d’en avoir le talent, sont à la recherche d’un producteur. Celui-ci tout aussi ringard qu’eux, leur propose une tournée dans un hotel de Marrakech (Maroc) et dans le pays voisin de Ishtar. Sans argent et au fond du trou après un bide dans une boite, ils acceptent. Leur avion atterrit dans le pays voisin du Maroc, Ishtar, et à l’aéroport Chuck est abordé par une femme qui se dit en péril et lui réclame son passeport. Chuck finit par le lui abandonner en échange de la promesse de la revoir à Marrakech…

CRITIQUE

Catastrophe hollywoodienne.

Warren Beatty voulait remercier Elaine May pour deux raisons. La première d’avoir co-écrit avec lui un de ses films les plus populaires « Le ciel peut attendre » (« Heaven can wait« ) (1978) et la seconde d’avoir sauvé son film « Reds » (1981) d’une grosse impasse scénaristique et qui est donc intervenue en tant que script doctor sur le film de Beatty.
Il s’est mis en quête d’une comédie, genre qu’il pensait le plus à même de valoriser le talent de la scénariste mais aussi réalisatrice auparavant de trois films « Un nouveau départ » (« A new leaf« ) (1971), « Le brise-cœur » (« The heartbreak kid« ) (1972), « Mickey & Nicki » (1976). Trois comédies.

Bien des vicissitudes ont émaillé la gestation de ce film. Le premier d’entre eux : Warren Beatty semble s’emballer sur une comédie dont le script est assez bancal.

Résultat le film est difforme. Une entrée en matière bien trop longue avant de plonger les personnages en Afrique du Nord. Une intrigue centrale étriquée avec un gros passage à vide dans le désert, et une fin minuscule si ce n’est bâclée.

Le duo Dustin Hoffman – Warren Beatty ne fonctionne pas à plein. Très vite les personnages ronronnent et n’évoluent pas au long du film.
Isabelle Adjani joue les utilités. Son rôle est assez peu développé, et elle apparaît les trois quart du temps le visage camouflé par un chèche.
Celui qui s’en tire le mieux est Charles Grodin en agent de la C.I.A. sans grande morale.

Mais le pire de tout c’est que le film ne fait pas franchement rire. Les gags tombent souvent à plat, les scènes sont trop étirées et manquent de rythme, les dialogues entre les deux protagonistes principaux ne percutent pas.

Comble de malheur la musique de Dave Grusin est plus que passable.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Dans le souk de Marrakech, Chuck et Lyle sont suivis par une horde d’espions de nationalités diverses. Tous plus voyants les uns que les autres. La meilleure scène du film. Pour le coup on y rit.

L’ANECDOTE

Elaine May était connue pour son indécision avant le tournage de ce film. Sur les films précédents, elle filmait la plupart des scènes avec trois caméras, mais au moment du montage se perdait en atermoiements. Outre un budget de tournage qui explose dans un contexte de huis-clos total vis-à-vis des journalistes et donc de paranoïa, les prises de vues se multiplient, les exigences de la réalisatrice protégée par Warren Beatty sont exaucés. Par exemple Elaine May demande à aplanir des dunes du désert de sable sur quasiment 3 km2.
Le tournage s’éternisant, des tensions naissent entre Elaine May et son photographe le très talentueux Vittorio Storaro. La comédie s’accommodant mal du perfectionnisme photographique.

NOTE : 08/20

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