Synopsis

Paris années 2000 la juge Jeanne Charmant-Killman fait arrêter Michel Humeau ancien PDG d’une énorme multinationale dont un des principaux marchés se situe en Afrique. Elle bénéficie pour cela des tuyaux du nouveau PDG de la multinationale Jacques Sibaud. La juge commence à interroger le prévenu sur son train de vie et celui de son ancienne maîtresse. Tout y passe de l’appartement new-yorkais aux robes et sacs à main. De la piscine à son robot nettoyeur. Le monde autour de Michel Humeau lâché par tous s’écroule. La juge a bien l’intention de ne plus lâcher sa proie et même d’en faire tomber un maximum autour de l’homme déchu. Mais pour le pouvoir il est temps de circonscrire l’incendie avant qu’il ne se propage…

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CRITIQUE

Il est vrai que dans quarante ans le film n’aura guère d’impact.

Si ce n’est déjà fait pour les jeunes qui commencent à s’intéresser à un cinéma autre que les blockbuster américains.
L’affaire à laquelle fait référence le film est quasiment oubliée.
Elf a disparu au profit de Total et les protagonistes sont soit morts et enterrés soit vieillards cacochymes. Et tous voués à disparaître de la mémoire collective.

Ceux qui se sont intéressés à l’affaire s’amuseront à donner les véritables noms aux protagonistes les plus célèbres (Eva Joly, Laurence Vichnievsky, Loïk le Floch-Prigent, Charles Pasqua…). Les autres rameront ferme!

Le problème du film est donc qu’il est mi-chèvre mi-chou à la fois trop collé à l’affaire Elf et aussi trop éloigné.

Car Claude Chabrol n’a pas voulu conserver les véritables noms des hommes éclaboussés dans l’affaire. Il n’a pas non plus voulu chercher à démonter le système de corruption internationale mise en place par l’entreprise.
Il effleure juste le sujet pour tenter de s’intéresser au plus près au drame des personnages. Mais ceux-ci manquent de matière pour passionner le spectateur.

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La machine tourne donc singulièrement à vide, et devient un film a but philosophique sur le pouvoir. Qui le détient, comment l’utilisent-ils, à quelles fins.
Que le pouvoir soit détenu par les politiques, les industriels ou la justice.  Et comment au plus haut du pouvoir tous ses pouvoirs n’en font plus qu’un.
Sauf franc-tireur qui vient donner des coups de pieds dans la fourmilière.

La distribution des rôles est brillantissime. Ce qui empêche le film de sombrer dans un ennui fatal.

Claude Chabrol dans sa mise en scène trouve quelques moments intéressants notamment dans les scènes où la juge s’ouvre à son neveu plus qu’à son mari sur ses dossiers qui s’étalent dans les journaux.
Isabelle Huppert et Thomas Chabrol forment un formidable duo.

Les scènes d’interrogatoire avec la juge et ses prévenus sont aussi de grands moments de louvoiement.

La musique de Claude Chabrol est reconnaissable entre mille. Mais elle est semblable à longueur de films. Toujours les mêmes orchestrations et la même inspiration musicale.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Jeanne Charmant Kellman déssaisie de son dossier rend visite à l’hôpital: son mari se serait jeté par la fenêtre, elle croise dans le couloir Michel Humeau sur un fauteuil roulant. L’homme a tout perdu et n’est plus que le fantôme de lui même. Belles scène de deux êtres qui ont laissé des plumes et des illusions…

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L’ANECDOTE

7ème et ultime film de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert. Un des plus beaux partenariat au cinéma français. Tout comme  Téchiné/Deneuve.

NOTE : 11/20

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