Synopsis

Milan années 1960, Nino Badalamenti travaille dans une usine, il veille à la productivité des ouvriers. Ses résultats sont très bons. Il est sur le point de partir en vacances dans son village natal et sicilien. Il a signé sa feuille de congés, s’apprête à partir quand le directeur de l’usine un italo-américain d’origine sicilienne lui demande de remettre un paquet à Don Vincenzo dès qu’il arrivera à Calamo. Nino Badalamenti promet de se charger de cette commission il connaît très bien Don Vincenzo le bienfaiteur de Calamo. Nino rentre chez lui et amène sa femme Marta, une blonde lombarde et ses deux petites filles prendre le train. Arrivés à Calamo, pour Marta c’est le choc des civilisations elle arrive dans un pays sérieusement en retard sur le plan économique, et la première chose qu’elle voit c’est une veillée mortuaire. L’homme est décédé d’un coup de fusil. Marta est aussi assez mal acceptée par la belle famille. Enfin après un repas gargantuesque, la petite famille se rend chez Don Vincenzo non sans avoir fait le tour de Calamo pris des nouvelles des anciens amis et avoir montré la petite famille au village…

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CRITIQUE

Le plus grand film d’Alberto Lattuada.

Le réalisateur n’est pas encore dans les récits où post-adolescence et érotisme seront les principaux moteurs de sa créativité.
Merci aux ineffables Age & Scarpelli grandissimes auteurs de comédie à l’italienne qui ici exultent dans une féroce satire contre les mœurs siciliennes et font briller le genre.
A noter aussi la présence à l’écriture de Marco Ferreri et Rafael Azcona.

La Sicile des années 1960 est décrite comme un pays encore plongé dans un XIXème siècle sans la moindre industrie à part celle du crime organisé. Le pays est hanté par ses morts, jusqu’ aux plaques sur les maisons qui honorent les défunts. Et pas tous de mort naturelle. La Sicile est tenue de main de fer par des individus qui sous des aspects extérieurs bonhomme et profondément religieux s’avèrent être des êtres sans foi ni loi qui ne connaissent que l’intimidation et la lupara (le fusil de chasse).

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L’île rêve d’émancipation socio-économique, mais elle se noie dans un marasme qu’une mentalité clanique et sanguinaire maintien la tête dans l’eau. Résultat : Les hommes assis (les chômeurs) sont légions, alors que l’Italie du nord connaît un boum économique et industriel sans précédent.

Cette comédie est un des films où l’on discerne le mieux l’emprise de la mafia sur le pays. En une scène les relations de la mafia avec l’Eglise catholique et le pouvoir  par l’intermédiaires de politiques locaux sont magnifiquement dépeintes. De même ce que le public découvrait avec « la pizza connection » à la fin des années 1970 (c’est à dire une relation de fait entre mafia sicilienne et mafia italo américaine), était déjà bel et bien comprise par les scénaristes.

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Ces derniers montrent aussi comment des caciques violents se font passer pour des bienfaiteurs et achètent ainsi une loyauté et un silence qu’un jour où l’autre on finit par payer cher en rendant service au Don. C’est le cas de Nino Badalamenti qui sera amené à commettre la pire des choses qui soit pour satisfaire les besoins de puissance du chef mafieux local.

Mais le clou du spectacle ce sont les acteurs. tous extraordinaires au premier rang desquels le grandissime Alberto Sordi. Sa performance de sicilien qui a une vie rangée à Milan, et qui lors de vacances qui se devaient être idylliques finit dans le crime d’honneur, est hors-normes. L’acteur nous livre un de ses meilleurs rôles.
Norma Bengeli qui joue la femme Lombarde (du nord) de Nino est aussi superbe. Son incompréhension de la vie sicilienne, de ses gens aux silences assourdissants plus éloquents que les paroles pourtant proférées à satiété, de ses gens auxquels le respect ressemble à de la soumission, tout cela l’actrice le fait parfaitement ressentir.

Piero Piccioni signe une belle musique qui sous un air de générique enjoué dans son rythme, dans sa mélodie sous entend le drame.

Belle gageure que de faire rire en ayant pour sujet principal un des thèmes les plus sanglants et immoraux qui soit: la mafia.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le bras droit de Don Vincenzo après avoir offert sur le marché una coppola (casquette sicilienne) à Nino Badalamenti l’invite en souvenir du bon temps où il était un picciotto (un soldat de la mafia) à venir au stand de la fête foraine pour tirer au pistolet sur les pipes.

L’ANECDOTE

Les auteurs se sont inspirés du personnage réel de Calogero Vizzini capo de la mafia reconnu jusqu’outre atlantique comme tel.

NOTE : 18/20

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