POISON (LE)

Synopsis

Don Birnam est écrivain mais il n’a pas de succès. Il noie son désarroi dans l’alcool. Il a une fiancée Helen qui l’aime plus que lui ne l’aime. Alors que cela fait 10 jours qu’il n’a pas touché à une goutte d’alcool et qu’il doit partir en week end avec son frère, il élabore un stratagème pour que son frère et sa fiancée partent sans lui. Il les envoie à un concert de musique classique, mais son frère le laisse sans bouteille et sans argent. Or la soif et le besoin d’alcool se fait ressentir de plus en plus en lui…

CRITIQUE

Film inégal mais réussi dans l’ensemble.
Evacuons les faiblesses : les scènes avec sa fiancée et son frère qui manquent de crédibilité psychologique. Elles son longues et cassent le rythme du film.
Pour le reste le film est merveilleusement interprété par Ray Milland. Le barman interprété par Howard Da Silva est aussi très bon dans ce rôle complexe de l’homme tiraillé entre le business et sa conscience de participer à la destruction d’un homme qu’il voit très (trop) souvent à son comptoir.

Le film vaut surtout pour les multiples stratagèmes que met en oeuvre l’homme alcoolique afin de parvenir à ses fins : Boire! Beaucoup échouent et parfois lamentablement en n’évitant pas l’humiliation publique.

Billy Wilder s’est offert quelques plans à New York notamment la remontée de la third avenue donnant à ces plans un réalisme indiscutable. Le reste étant tourné dans les studios californiens de la Paramount.

Le film remporte 4 Oscar  : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation et meilleure interprétation masculine. Le compositeur Miklós Rózsa perd contre lui-même : C’est sa musique pour « La maison du docteur Edwardes » (« Spellbound« ) d’Alfred Hitchcock qui remporte la statuette.

Le film remporte aussi le Grand prix du festival de Cannes 1946 (avant que cela se nomme palme d’or).

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Don a envoyé frère et fiancée au concert, il a trouvé par chance un billet de 10 dollar est s’est rendu au bar du quartier. Là, il boit toute l’après-midi. L’accumumulation des traces de verres sur le comptoir attestent du temps passé à la saoûlerie. Superbe plan qui montre le temps qui passe sans une ligne de dialogue.

L’ANECDOTE

« Le poison » est le premier drame filmé sur l’alcoolisme et ses ravages. Auparavant on y faisait allusion lors d’une scène de comédie dans un film comme « Indiscrétions » (« The Philadelphia story« ) (1940) de George Cukor. Le thème de l’alcoolisme est venu à Billy Wilder lors de l’écriture du film « Assurance sur la mort » (« Double indemnity« ) (1944). Raymond Chandler se réfugiait dans l’alcool entre deux séances de travail sur le scénario du film.

NOTE : 13/20