Synopsis

Au petit matin dans les rues de Novara le commissaire Giorgio Caneparo rentre chez lui. Pendant ce temps dans un train de convoi de prisonniers, après l’assassinat de 5 des gardes deux parviennent à s’enfuir, un troisième a été abattu. Les deux hommes arrêtent le premier véhicule qu’ils croisent. Il s’agit d’un père qui amène sa fille à l’école. Le père est assassiné sur place, la fille dans la voiture en marche. Appelé en urgence le commissaire prend les deux hommes en chasse et organise une battue. Repérés et acculés ceux-ci ouvrent le feu contre les forces de l’ordre. Le commissaire profite des échanges de tirs pour contourner les deux assassins. Alors que ceux-ci disent vouloir se rendre et sortent les mains en l’air, mais leurs mitraillettes toujours en main, ordre leur est donné de lâcher leurs armes. Les deux hommes hésitent, le commissaire Caneparo les abat…

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CRITIQUE

1973 la vague du filon poliziottesco est à son firmament avant que les parodies de ce sous genre policier typiquement italien ne s’en empare et qu’une fois de plus après le péplum, le western italien celui-ci finisse surexploité et massacré, aux oubliettes!
Sergio Martino fait avec ses moyens. Il n’a pas les capacités d’un Carlo Lizzani capable d’élever ses films au-delà du simple spectacle.

Pourtant on sent que le scénariste Ernesto Gastaldi a des velléités pour passer un message. Du genre : Attention les forces de l’ordre italiennes de ces années de plomb sont tentées par les sirènes de l’Etat autoritaire et peuvent être à la manœuvre pour favoriser un coup d’Etat notamment en organisant la stratégie de la tension par le terrorisme mais aussi par le grand banditisme et ses actes violents qui déstabilisent la démocratie.

Message repris trois ans plus tard avec plus de bonheur par Francesco Rosi dans le somptueux « Cadavres exquis » (« Cadaveri eccelenti« ) (1976).
Le film de Sergio Martino a bien du mal à se démarquer des productions du filon poliziottesco qui l’ont précédé. Pourtant les ingrédients y sont : de la violence quasi gratuite de la part des méchants, des poursuites en voitures dans les rues de la ville, un flic aussi violent que ceux qu’il pourchasse.

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Cependant le film manque de moyens financiers comme on le voit notamment quand le commissaire fait une démonstration de son habileté au pilotage automobile. Le montage de ces scènes est patent dans la carence de décors extérieurs en alternant les scènes de cascades en ville et les scènes de cascades en terrain vague sans cohérence aucune.
Il est aussi vrai que ce manque de moyen est flagrant par sa distribution. La production est allée chercher le français Luc Merenda. L’acteur malgré sa belle gueule manque de charisme.

Enfin Sergio Martino ne fait que reprendre les recettes des films précédents, et ne met pas suffisamment l’accent sur l’arrière fond politique. Le spectacle manque de saveur.

Ce film par la mort violente du commissaire Del Buono fait référence à l’assassinat du commissaire Luigi Calabresi (1937-1972) assassiné par des activistes du groupuscule d’extrème gauche Lotta Continua (LC) près de son domicile dans une rue de Milan.

La musique de Guido & Maurizo de Angelis est comme le film pavée de bonnes intentions mais pas assez tranchante. Un Stelvio Cipriani maître du genre poliziottesco aurait mieux fait l’affaire.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène de l’évasion des deux prisonniers arrêtant la voiture qui s’achève par l’assassinat des deux occupants. Scène forte qui malmène le spectateur animé lui aussi par le sentiment de vengeance.

L’ANECDOTE 

Luc Merenda sans débouché en France, se fait une place dans ce qui est à l’époque la plus grande industrie de cinéma du monde. Le cinéma italien. Cette année 1973 il a tourné « Torso » un giallo de Sergio Martino,  « Les religieuses du Saint Archange » (« Le monache di Sant’Arcangelo« ) de Domenico Paolella, drame érotique en costume et donc « Polices parallèles« . Il fera la majorité de sa carrière en Italie où il alternera les films des filons italiens : giallo, poliziottesco, érotiques, avec cependant quelques passages de-ci de là dans des productions françaises. Il connaîtra une gloire à la télévision française en 1985 avec la série télévisée « Châteauvallon » qui cessera au bout d’une saison; un accident automobile ayant défiguré et handicapé l’actrice principale Chantal Nobel. Luc Merenda s’est depuis reconverti comme antiquaire et tient boutique à Saint-Ouen.

NOTE : 11/20

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