
Synopsis
Dans une petite ville de Normandie dans les années 1980, au lendemain de sa fête d’anniversaire qui a réuni tout le gratin de la région, Delphine Morasseau disparaît. Louis Cuno, un jeune postier et sa mère handicapée sont les victimes de pressions de la part de trois personnages pour vendre leur maison. Mais ils s’y refusent. Anna Foscarie amie de Delphine Morasseau cherche à savoir où se trouve Delphine Morasseau. Louis Cuno observe la nuit les trois hommes qui le malmènent lui et sa mère. Et le jour il lit le courrier de ses trois personnages cherchant une faille. Louis Cuno est facteur. Henriette qui travaille à la poste drague Louis. Gérard Filiol un des trois hommes qui ennuient les Cuno meurt dans un accident de voiture. Mais très vite on sait que du sucre a été mis dans le réservoir de la voiture. L’inspecteur Lavardin arrive en ville…
CRITIQUE
Ce film policier de Claude Chabrol est surprenant par le ton.
Tout d’abord l’inspecteur met quasiment trois quarts d’heure avant d’apparaître à l’écran. Et ne se comporte sûrement pas comme un flic.
Méchant avec les méchants pas très gentil avec les gentils, il outrepasse sans vergogne toutes les procédures, exerce des brutalités policières et pose les questions d’une voix doucereuse.
Jean Poiret est l’interprète idéal de ce flic et régale le spectateur, lorsqu’il enfreint toutes les lois qu’il est sensé défendre ou appliquer. Un plaisir transgressif donc.
Mais au-delà de la performance de Jean Poiret, et le jeu de massacre des petits notables provinciaux dont Claude Chabrol en a fait ses cibles favorites au film de sa filmographie, l’histoire policière en elle-même est décevante.
De plus pour qui fréquente le genre policier au cinéma, la disparition du corps est assez vite résolue par le spectateur avant l’inspecteur. Déception aussi sur l’intérêt immobilier que portent les trois personnages. On ne saura pas ce qu’ils comptaient faire de ce terrain.
Et la distribution pour le coup est bien trop élevée pour ce qu’on lui demande de faire. Michel Bouquet et Jean Topart parviennent juste à nous faire regretter que leur rôle ne soient pas plus étoffé.
L’amourette entre les personnages de Lucas Belvaux et Pauline Lafont n’apporte rien au récit. Lucas Belvaux est rarement juste et parfaitement terne; Quant à Pauline Lafon elle mettrait le feu à un glaçon! A croire que les deux scénaristes ont voulu démontrer l’axiome des contraires qui s’attirent.
Quant à la façon de filmer de Claude Chabrol elle semble avoir été travaillée en charentaise et sur la digestion de repas roboratifs. Tout est un peu plan plan. Et n’attendez pas de la part du réalisateur la moindre intention de mettre en valeur le bocage normand. C’est gris et bien triste la Normandie vue par Claude Chabrol.
La musique de son fils Mathieu, ne rend pas non plus les images plus sexys et le récit plus palpitant. Ce n’est ni mélodique, ni atonal. C’est une musique étrange que l’on ne peut qu’oublier le générique de fin achevé. Et on ne peut pas dire que la musique relève les images.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’interrogatoire musclé à l’aube du notaire par l’inspecteur Lavardin. Torture de la noyade au menu. Mais la victime est bien placide pendant qu’il subit.
L’ANECDOTE
Le film connaît un succès populaire. Une suite sera programmée pour l’année suivante.