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Synopsis

Milan 1975, le bar Sundown situé piazza San Babila est un repère de néofasciste. Parmi eux 4 jeunes à peine sortis de l’adolescence qui rèvent d’ordre, de discipline, d’obéissance, mais surtout de taper sur du rouge. Ils sont sans cesse surveillés par la police qui laisse faire leurs petites actions « politiques »: détruire les motos et mobylettes des jeunes élèves ou étudiants de gauche, brutaliser les passants, et insulter les femmes dans la rue. Mais les quatre rêvent de frapper un grand coup et de faire parler de leurs exploits…

CRITIQUE

Carlo Lizzani (1922-2013) est un cinéaste de gauche parmi bien d’autres dans les années 1970. Ancien partisan, et militant du parti communiste il a beaucoup exalté la résistance dans sa filmographie. Il est aussi le père du genre poliziottesco avec « Bandits à Milan » (« Banditi a Milano« ) (1968). Il s’agissait déjà d’un film quasi documentaire sur les méfaits de la bande Cavallero braqueurs milanais sans foi ni loi.

Pour « San Babila… » Carlo Lizzani reprend aussi un fait divers survenu un an auparavant. L’assassinat d’un jeune étudiant Alberto Brasili via Mascagni proche de la piazza San Babila qui effectivement fut entre 1960 et 1975 le repère de néofascistes. Des locaux politiques de l’extrème droite voisinaient avec la piazza et un des bars de la place était largement fréquenté par la faune ultra réactionnaire.

Le film tient sur une journée (bien remplie) des quatre néo fascistes.

Il est efficace notamment dans sa description du groupe composé des quatre hommes. Mais aussi des personnages inquiétants qui prennent contact avec eux pour leur faire accomplir des actions comme des poses de bombes.

Le film s’emploie à montrer aussi les relations familiales difficiles de ces jeunes. L’un a une mère possessive à la limite de l’inceste, l’autre à un père riche mais qui perd l’esprit et sombre dans un catholicisme exacerbé. Un troisième n’a pas l’aisance financière de ses amis, un quatrième est le maillon faible psychologique du groupe. Il a du mal à faire ses preuves de bravoure.
Mais cela n’est pas pour Carlo Lizzani, Ugo Pirro et Mino Giarda une manière d’excuser ces quatre futurs assassins, mais de montrer que la tare politique vient sûrement de faiblesses intrinsèques aux personnalités des individus.

Leurs relations avec les femmes (mères, passantes, petites amies) sont violentes. Insultes, coups, violences verbales ou physiques nos petits fascistes ont pour le moins une idée peu ragoutante de la femme. Carlo Lizzani ne nous épargne rien de leur bassesses machistes.

Les quatre jeunes acteurs qui interprètent les petits fachos sont tout à fait vraisemblables et donc leur interprétation est une belle réussite.

La musique d’Ennio Morricone est utilisée avec beaucoup de parcimonie.
Elle oscille entre la musique d’inspiration jazz, la musique lounge, où la musique en forme de marche. Et contrairement au mode habituel de fonctionnement du compositeur, il ne développe pas en diverses variations un ou deux thèmes. Aucun thème ne ressemble à un autre.
Elle est beaucoup utilisée comme musique d’ambiance du bar Sundown. Carlo Lizzani l’utilise aussi lors de scène choquantes comme le défilé improvisé des facho au pas de l’oie piazza San Babila ou la scène d’exhibition de godemichés dans la rue.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Après une échauffourée avec un manifestant de gauche isolé qui s’en tire, une trentaine de fascistes tentent de mobiliser la police avec eux en se victimisant puis voyant l’inertie de la police, leur colère se répend en saluts fascistes bras tendus puis en un défilé au pas de l’oie. A la fois, impressionnant ridicule et pathétique. Carlo Lizzani montre cela avec avec une belle maestria.

L’ANECDOTE

Le film est tourné sur les lieux mêmes des évènements. Donnant ainsi une touche d’authenticité supplémentaire au récit.

NOTE : 16/20

 

 

 

 

 

 

 

Video & Photo

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2 Comments

  1. DeMille 12 août 2023

    Bonne analyse