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Synopsis

Juillet 1933 alors que  Leon Trotsky arrive en France en exil, Serge Alexandre Stavisky est au faite de sa gloire financière. Mais celle-ci est fragile. Depuis 7 ans Serge Alexandre est menacé d’un procès pour une histoire de vols de bons du trésor. Il a l’inspecteur Pierre Bonny et la presse d’extrême droite à ses trousses. Serge Alexandre arrose d’argent liquide, avocats, presse, policiers et quelques politiques. Serge « Sacha » Alexandre vit au Claridge sur les Champs Elysées, il possède une firme publicitaire et est le propriétaire du théâtre de l’Empire. Mais l’argent lui brûle les doigts sa situation financière est de plus en plus exsangue. Il fait émettre à Bayonne de faux bons au Crédit Municipal de Bayonne…

CRITIQUE

Film ambitieux d’Alain Resnais mais en partie raté.

Tous les ingrédients sont là pour faire un bon film. Mais le montage alambiqué des scènes en flash forward ruine la lisibilité d’une affaire complexe mêlant politique, finance, arnaque et antisémitisme e qui aurait mérité une linéarité dans le récit.
Je pense que le réalisateur a péché par excès d’ambition et rend un film embrouillé très accès sur l’aspect psychologique du personnage de Stavisky au détriment peut-être de l’affaire elle-même et de ses mécanismes parfois survolés.

Il manque, à mon avis, surtout le retentissement politique de « L’affaire Stavisky » qui mena la France à la manifestation du 6 février 1934 organisée par la droite et l’extrême droite dans un but antiparlementariste mâtiné d’antisémitisme. Cet aspect là est juste évoqué lors d’une phrase d’un personnage à la fin du film lorsque Leon Trotsky (victime collatérale de l’affaire) est expulsé de France.

Alain Resnais soigne sa distribution (il accepte les amis de Belmondo : Michel Beaune, Pierre Vernier) mais y ajoute Michael Lonsdale et Charles Boyer qui fait une interprétation remarquable d’un baron ruiné qui vit cette histoire littérairement et finit par se comparer au héros de « La chartreuse de Parme » de Stendhal, Fabrice Del Dongo à la bataille de Waterloo, qui ne comprend rien à ce qui se passe autour de lui.

Il soigne aussi sa mise en scène: décors, costumes, lumières qui brille de mille feux. Le blanc est la couleur la plus présente dans le film.
Cependant par moment il pêche par maniérisme offrant des monologues à ses acteurs qui tombent un peu à plat.

Jean-Paul Belmondo qui met entre parenthèse « Bébel » et ses espiègleries est l’acteur idéal pour interpréter cet escroc séducteur, et son interprétation est irréprochable. Après sa déconvenue avec ce film, il mettra bien longtemps avant de vouloir renouer avec des rôles ambitieux. Il faudra attendre 1988 et « Itinéraire d’un enfant gâté » de Claude Lelouch.

Autre point négatif pour le film, la musique quasi omniprésente de Stephen Sondheim qui a parfois ses vertus intrinsèques mais trop employée parasite le film.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

C’est l’hallali, Stavisky réunit ses amis et tente de les convaincre qu’il va se refaire d’ici trois jours et que tout le monde lui mangera à nouveau dans la main. Ses amis lui préconisent plutôt la fuite. Belle scène pathétique.

L’ANECDOTE

Jean-Paul Belmondo qui voulait donner du sens à sa filmographie produit le film par l’intermédiaire de sa société Cerito, et le scénariste Jorge Semprun qui suggère le nom d’Alain Resnais. L’acteur producteur n’intervient pas dans le tournage du film et son montage mais est dubitatif sur le résultat et peu enclin à aller le présenter. Effectivement le film est hué à Cannes. Certains critiques en voudront à Alain Resnais de se fourvoyer et de perdre son âme créatrice avec Jean-Paul Belmondo, d’autres reprocheront à l’acteur de renier le cinéma populaire.
Le film ne sera pas un échec public mais bien en deçà des entrées des films précédent de la star française « L’héritier » (1973) de Philippe Labro et « Le magnifique » (1973) de Philippe de Broca.

NOTE : 13/20

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