Synopsis

Années 2000 Londres, Andrew Osnard espion corrompu et coureur est rapatrié précipitamment au siège après avoir déclenché un tollé pour avoir couché avec la femme du ministre des affaires étrangères espagnol. Mais il n’est pas mis au placard. On l’envoie à Panama avec pour but de surveiller ce qui se trame autour du canal par où transitent énormément de bateaux de fret. Des craintes de déstabilisation depuis la fin du général Noriega à la tête de l’Etat mettent les services secrets anglo américains sur le qui-vive. A son arrivée à Panama City, Andrew Osnard se rend chez Harold Pendel tailleur pour la haute société panaméenne. Même le président du Panama achète ses costumes chez ce tailleur. Mais Harry Pendel a des soucis financiers il est aussi mauvais gestionnaire qu’excellent tailleur. De plus dans une autre vie en Grande Bretagne, Harry a fait de la prison pour escroquerie. Personne ne le sait sauf Andrew Osnard…

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CRITIQUE

L’espionnage ça peut être comique et jubilatoire.

Surtout quand les espions sont des tordus qui vendraient père et mère pour donner de l’information à leur hiérarchie. N’importe laquelle pourvu que ça inquiète, que ça sème le trouble, que ça justifie les salaires des fonctionnaires qui ont du grain à moudre et des réunions auxquelles participer. Peu importe la véracité.

Tiré d’un roman éponyme de John Le Carré qui a écrit ce récit d’espionnage inspiré d’un autre roman « Notre agent à la Havane » de Graham Greene devenu en 1959 un film réalisé par Carol Reed. L’auteur des Cornouailles s’offrait une petite récréation qui s’avère une belle remise à jour du roman de son prédécesseur.

Le scénario montre le côté iconoclaste et pervers de l’espionnage mis entre les mains de personnages peu fiables, pervers, coureurs de jupons et corrompus jusqu’à la moelle.
Les conséquences poussées ici au paroxysme sont assez inquiétantes pour le citoyen néophyte en la matière. Et de nos jours quand il sait que les officines assoiffées d’informations quitte (de nos jours) à écouter les téléphones du monde entier et lire les mails de tout un chacun, il peut sérieusement s’interroger sur le traitement de ces millions d’informations et de ce qui en découle.

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John Boorman filme tout cela mi-sérieux, mi-goguenard.

Il a pour servir son film deux très bons acteurs :
Pierce Brosnan qui tout en étant l’acteur qui interprète James Bond ( le film se situe entre « Le monde ne suffit pas » (« The world is not enough« ) (1999) de Michael Apted et « Meurs un autre jour » (« Die another day« ) (2002) de Lee Tamahori cherche à se démarquer de l’envahissant 007. Il trouve avec ce rôle l’anti James Bond idéal. L’acteur est formidable dans ces rôles de personnages déviants à l’opposé de son physique de beau gosse.
Geofrey Rush excelle en affabulateur héréditaire. Il tient ce talent de son oncle Benny (magique Harold Pinter). Il fait d’un ivrogne, un révolutionnaire et d’une comptable une pasionaria d’une obscure mais puissante « opposition silencieuse ».
Les deux personnages nagent en plein délire et l’argent afflue;

Le soundtrack de Shaun Davey agrémenté de musiques sud-américaines est un véritable enchantement.
Comique et jubilatoire vous dis-je!

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Andy va voir Harry qui revient d’un essayage de costume chez le président panaméen. Harry pressé par Andy finit par lâcher que la Chine veut racheter le canal de Panama. Oui mais laquelle, Pékin ou Taïwan? « Les deux! » lui répond du tac au tac Harry. Quand l’impossible devient envisageable puis certitude.

L’ANECDOTE

John Boorman lors des interviews a indiqué que John Le Carré l’a incité à s’émanciper du roman et se donner les coudées franches vis-à-vis de l’oeuvre écrite. John Le Carré aurait confié que les précédents films tirés de ses romans l’ont finalement déçus par le fait qu’ils étaient trop fidèles au roman.

NOTE : 16/20

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