Synopsis
Paris années 1930, c’est l’hiver et Victoria Grant chanteuse lyrique court le cachet. Mais les temps son durs et Victoria n’a plus de quoi se payer son loyer ni même un repas. De son côté Carroll Todd dit « Toddy » chante dans un cabaret homosexuel. Il assiste à l’audition de Victoria pour le cabaret. Victoria n’est pas prise. Elle rentre à son hotel où le propriétaire lui réclame son loyer. Victoria échappe au viol et se réfugie dans un restaurant. Toddy le soir même fait un numéro qui s’achève par un pugilat général et le voici viré du cabaret. Il retrouve Victoria qui gruge un repas dans un restaurant. Une amitié naît…
CRITIQUE
Ce film est la quintessence du style de comédie à la Blake Edwards (1922-2010). Des gags légers mais très efficaces, une histoire sur fond de showbiz, ses deux opus précédents « Elle » (« Ten« ) (1979) et « S.O.B. » (1981) bien qu’excellents eux aussi semblent être une prise de marque pour parvenir à ce film parfait.
C’est aussi un hymne à sa femme Julie Andrews qui n’a jamais, au grand jamais été si bien filmée.
Et en ces années 2020 où le wokisme est en débat, le film prend un nouvel éclairage qu’au début des années 1980 où le mouvement gay naissait à peine et allait être frappé par le SIDA le ghettoisant du même coup.
Avec « Victor Victoria » Blake Edwards signe un hymne à la tolérance bien plus efficace que bien des discours.
Son trio d’acteurs est au rendez-vous. Julie Andrews irradie.
Les seconds rôles sont une merveille de casting. Ce sont eux qui apportent les gags autour des personnages principaux. C’est splendide!
Plus subtil que « Tootsie » (1982) de Sydney Pollack, « Victor Victoria » est à ranger parmi les chefs d’oeuvres du septième art.
Une nouvelle fois il fait appel à son compositeur fétiche Henry Mancini pour signer la musique du film (diégétique : illustration des images et non diégétique : les numéros de cabaret). Ici aussi le travail est un sommet de finesse. Henry Mancini en retirera un Oscar
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Le propriétaire du cabaret homosexuel convoque un detective privé dans son cabaret une nouvelle fois dévasté. Il est assis sur un tabouret de comptoir. Le privé s’assied sur le tabouret voisin, qui après un échange sur le fait de faire attention s’écroule sous le poids du détective.
L’ANECDOTE
Le film reçoit le César du meilleur film étranger.